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L’usine Lancaster de Monaco, qui produit des soins cosmétiques et d’hygiène pour des marques de luxe comme Rimmel, Chloé, Marc Jacobs ou Calvin Klein, est paralysée depuis mercredi par une grève contre un plan social visant 10% du personnel, a-t-on appris de sources concordantes.
« On dénonce ce plan de licenciements dit +économiques+ car nous sommes toujours bénéficiaires, et on essaie de tout faire pour obtenir des reclassements dans l’entreprise », a indiqué à l’AFP Salvatore Sirangelo, délégué syndical et du personnel, pour expliquer cette grève, mode d’action peu fréquent à Monaco.
Une cinquantaine de salariés ont débrayé à 6h00 et manifesté dans la matinée devant l’usine, dans le quartier de Fontvieille: « On n’a pas démarré, et ça affecte le conditionnement et la fabrication », les activités qui concernent 238 salariés, avec une cinquantaine d’autres personnes affectées à la recherche et développement.
Un porte-parole de la direction France du groupe américain Coty, propriétaire de Lancaster depuis 1996, a confirmé à l’AFP « avoir débuté avec les instances représentatives du personnel un processus de concertation en vue de maintenir la compétitivité de ce site stratégique ».
L’usine Lancaster, fondée en 1946, est intimement liée à l’histoire de la Principauté, la princesse Grace Kelly ayant contribué à la renommée de ses crêmes et soins de protection solaire.
Début octobre, alors que le syndicat monégasque USM s’inquiétait pour l’avenir industriel du site, sur fond de déclin accéléré de l’activité manufacturière à Monaco, la direction France de Coty avait assuré que « le site de Monaco et sa compétitivité (étaient) stratégiques ».
« Le +made in Monaco+ est intrinsèquement lié à la marque Lancaster, faisant pleinement partie de son ADN », avait-on ajouté de même source.
Moins d’un mois plus tard, la direction convoquait les représentants du personnel: « Ils nous ont remis un dossier de licenciement économique pour 24 personnes », raconte M. Sirangelo. Le conditionnement, les achats mais aussi l’encadrement sont touchés.
« Les raisons avancées par la direction sont que l’on va fabriquer moins cette année et qu’on doit restructurer. On a demandé des mesures de chômage technique qui nous ont été refusées », ajoute-t-il.
L’an dernier, certaines lignes de production de Lancaster tournaient encore aux 3/8. Mais les cadences ont ralenti depuis quatre mois, et les intérimaires n’ont pas été rappelés depuis septembre. « On a toujours eu des fluctuations de production, mais sans jamais toucher le personnel », observe M. Sirangelo.