Le fabricant de doudounes de luxe Moncler bondissait jeudi à la Bourse de Milan après des informations faisant état de discussions avec le géant français Kering, même si son principal actionnaire, Remo Ruffini, a contesté toute « hypothèse concrète à l’étude ».
Après avoir gagné plus de 12%, le titre prenait 8,16% à 42 euros, vers 13H15 GMT, dans un marché en hausse de 0,32%.
Selon l’agence Bloomberg, citant des sources proches, Kering a débuté des « négociations exploratoires avec Moncler » pour une possible prise de contrôle du groupe italien.
Dans un communiqué, le principal actionnaire de Moncler avec 22,5% du capital, Remo Ruffini, a confirmé des contacts avec Kering, mais a indiqué qu’il n’y avait aucune hypothèse concrète de vente de la société dans l’immédiat.
« En relation avec les indiscrétions rapportées par certains organes de presse, Remo Ruffini, en tant qu’actionnaire de Moncler, souhaite préciser que périodiquement il a des contacts et s’entretient avec des investisseurs, et d’autres opérateurs du secteur, dont le groupe Kering, sur de possibles opportunités stratégiques pour promouvoir encore davantage le développement de Moncler. Mais pour le moment, il n’y a pas d’hypothèse concrète à l’étude », a-t-il indiqué dans un comuniqué.
Interrogé par l’AFP, Kering s’est de son côté refusé à tout commentaire sur ces annonces.
A la Bourse de Paris, le titre Kering prenait 1,28% à 545 euros, dans un marché en hausse de 0,72%
« L’intérêt de Kering nous semble paussible », alors que « Moncler est une marque qui a un grand dynamisme et qui est leader sur sa propre niche de marché, avec un management de qualité et une profitabilité parmi les plus élevées du secteur », ont commenté les analystes d’Equita.
Preuve du succès de la marque, son titre a gagné plus de 45% à la Bourse de Milan depuis le début de l’année.
M. Ruffini, qui est aussi le PDG de Moncler, « pourrait considérer l’offre, en gardant une participation minoritaire, étant donné l’autonomie et le soutien que Kering a garanti jusqu’ici aux marques qu’il a dans son portefeuille », ont estimé les analystes d’Equita.
Une prise de contrôle de Moncler aiderait Kering à se diversifier et à se rééquilibrer, alors que son Ebit vient à quelque 80% de Gucci, qui connaît un succès phénoménal, selon les analystes d’Equita, d’Ubs et de Bernstein.
D’après Luca Solca, analyste chez Bernstein, Moncler doit encore développer sa distribution en ligne et « les compétences et la taille de Kering serait utile sur ce front », ainsi que pour trouver des lieux pour ses magasins.
En cas d’accord, Moncler représenterait la troisième marque dans le porte-feuille de Kering, avec des revenus de 1,6 milliard d’euros, précisent les analystes de Mediobanca Securities.
Le monde du luxe est en effervescence après le rachat du célèbre joaillier Tiffany par LVMH, le rival de Kering, pour 16,2 milliards de dollars, et les analystes s’attendent depuis à de nouvelles annonces dans le secteur du luxe.
« La récente acquisition de Tiffany par LVMH met clairement la pression sur Richemont et Kering », a ainsi souligné Luca Solca.