La saison estivale a « dépassé les attentes » de l’industrie nautique, mais ne devrait pas suffire à compenser la perte d’activité liée à la crise sanitaire, d’après le bureau de la Fédération des Industries Nautiques (FIN), qui a présenté son bilan annuel jeudi.
« La saison d’été a été une surprise pour la plupart des acteurs, elle a dépassé les attentes », a déclaré Stéphan Constance, le vice-président de la FIN.
Il a souligné que la saison avait démarré tôt dès la levée des mesures de restriction du confinement et qu’elle se poursuivait toujours en septembre, notamment au niveau de la location, avec une clientèle essentiellement française.
« On évite la catastrophe, mais cela reste une saison avec une perte d’activité », a néanmoins tempéré M. Constance.
La FIN anticipe une baisse de 15 à 30% du chiffre d’affaires global pour l’année 2020.
Deux catégories d’acteurs de l’industrie nautique n’ont pas bénéficié de l’embellie estivale: la grande plaisance, en raison de l’absence de la clientèle étrangère fortunée cette année dans les ports français; et les locations en outre-mer et vers les destinations lointaines.
Sur l’exercice 2018-2019, avant la crise, le secteur de l’industrie nautique a réalisé un chiffre d’affaires de 5,3 milliards d’euros, en croissance de 5%, une évolution identique à l’exercice précédent.
Faire aussi bien à l’avenir qu’en « 2019 restera un objectif, un cap à suivre pour reprendre le chemin de la croissance », a résumé Yves Lyon-Caen, président de la FIN.
Les inquiétudes des professionnels du nautisme français portent notamment sur l’éventuelle récession sur les marchés européens et américains, alors que 75% de la production française nautique est destinée à l’export, un secteur particulièrement tourné vers l’étranger, comme l’aéronautique.
Les espoirs de la Fédération des Industries Nautiques se portent désormais sur son salon Nautic à Paris, prévu en décembre et dont la tenue doit être confirmée début octobre.
Après l’annonce fin août de l’annulation des salons du Grand Pavois à La Rochelle et du Yachting Festival à Cannes, qui étaient censés avoir lieu en septembre, « nous avons perdu nos repères », estime M. Lyon-Caen. « La bonne tenue du salon de Paris devient un enjeu très important » car ce pourrait être « l’un des seuls salons européens cette année ».
En France, les deux-tiers des ventes du nautisme sont réalisées lors des salons d’automne-hiver. La filière en France comptait 5.600 entreprises et 43.700 salariés en 2019.