Le géant suisse de l’alimentation Nestlé, qui a lancé un grand repositionnement de son portefeuille de produits, a fait état vendredi d’une accélération de sa croissance au premier semestre malgré un bénéfice inférieur aux attentes.
Son bénéfice net s’est contracté de 14,6% à 5 milliards de francs suisses (4,5 milliards d’euros). La base de comparaison était élevée dans la mesure où ses profits avaient été dopés l’an passé par la vente à l’italien Ferrero d’activités de confiserie pour le marché américain, a-t-il rappelé dans un communiqué.
Son chiffre d’affaires a par contre progressé de 3,5%, à 45,5 milliards de francs suisses tandis que sa croissance organique, un indicateur clé de ses performances, est remontée à 3,6%, sous l’impulsion en particulier des Etats-Unis et du Brésil.
Par comparaison, les analystes interrogés par l’agence suisse AWP tablaient en moyenne sur 5,3 milliards de bénéfice pour 45,7 milliards de chiffre d’affaires.
Alors que sa croissance ne cessait de décélérer, le groupe propriétaire entre autres des cafés solubles Nescafé et des dosettes Nespresso a engagé un grand repositionnement de son portefeuille de produits afin de redonner la priorité aux catégories à plus fort potentiel de croissance.
Dans le café, il a ainsi lancé une série de petites acquisitions dans des marques américaines haut de gamme avant de sceller un partenariat avec l’américain Starbucks.
« Notre lancement de la gamme de produits Starbucks a été jusqu’ici un franc succès », a mis en avant Mark Schneider, son directeur général, cité dans le communiqué.
« Nos résultats du premier semestre sont encourageants », a-t-il ajouté, tout en insistant sur « la gestion active » du portefeuille qui doit renforcer Nestlé sur les segments en croissance.
Le groupe prévoit de vendre ses activités dans les soins de la peau « au prix convenu de 10,2 milliards » tandis que l’examen stratégique de l’activité de charcuterie Herta est en cours et devrait être terminé fin 2019, a-t-il détaillé.
Nestlé a confirmé ses prévisions pour l’année en cours. Il table notamment sur une croissance organique de ses ventes aux alentours de 3,5% et sur une marge opérationnelle courante récurrente d’au moins 17,5%.
A 9H19 GMT, l’action s’adjugeait 2,09% à 104,38 francs suisses, soutenant l’indice SMI de la Bourse suisse, en hausse de 0,79%.
La transformation de Nestlé semble avancer « à pleine vitesse », a réagi Andreas von Arx, analyste chez Baader Helvea, dans un commentaire boursier, soulignant que les mesures prises par le directeur général « donnent de plus en plus de résultats ».
Arrivé aux commandes en janvier 2017, Mark Schneider, l’ancien patron du groupe allemand de santé Fresenius,s’est fixé pour objectif de retrouver une croissance organique « moyenne à un chiffre » d’ici 2020.
Le groupe suisse n’avait cessé de voir sa croissance s’étioler, alimentant les critiques de ses actionnaires. Le fonds activiste Third Point lui reprochait de s’être laissé distancer par des concurrents plus petits mais plus en phase avec les nouvelles tendances de consommation, faisant pression pour que Nestlé vende certaines marques et réinvestisse les gains sur des produits plus porteurs.
La croissance organique est très suivie des investisseurs dans la mesure où elle permet d’évaluer les ventes de ce vaste groupe au-delà des effets de changes et d’acquisitions ou cessions.
noo/gca/nas
NESTLE
STARBUCKS