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A l’occasion de son débat télévisé du dimanche 15 avril dernier, le président Emmanuel Macron est revenu brièvement sur l’affaire Kering et le soupçon de fraude fiscale qui mèse sur le groupe de luxe français. Si pour l’instant la justice française est restée discrète sur le dossier, il y aurait, selon le président de la République, un contrôle discal en cours.
C’est en mars dernier que l’affaire Kering a été rendue publique, avec une enquête lancée par la justice italienne pour clarifier la situation fiscale du groupe de luxe français. D’après les informations récoltées par la justice italienne, Kering aurait soustrait environ 2,5 milliards d’euros au fisc italien. Plusieurs des marques du groupe seraient visées, notamment Gucci, marque pour laquelle le montant serait le plus élevé.
L’affaire Kering a connu un rebondissement fin mars, lorsque la justice suisse a annoncé apporter sa coopération à l’enquête menée par les autorités italiennes en ouvrant à son tour une procédure pénale. Mais le préjudice ne concerne pas que l’Italie : le Royaume-Uni et la France sont également concernés par la présumée fraude fiscale du groupe Kering. Selon les informations transmises par le site Médiapart, qui a mené l’essentiel des investigations journalistiques, la marque Yves Saint-Laurent, propriété du groupe Kering, aurait à elle seule soustrait près de 180 millions d’euros au fisc français.
Interrogé sur la question de l’évasion fiscale dont le groupe Kering est soupçonné, le président Emmanuel Macron a précisé qu’il n’était pas impliqué dans la prise de décisions des autorités fiscales françaises. Pour autant, le manque d’informations communiquées n’implique pas l’inaction des services du fisc. D’après le président : « Il est évident que l’affaire donc vous parlez, elle est en ce moment où on parle l’objet d’un contrôle fiscal. »
Selon le président, il s’agit d’une procédure classique engagée en cas de soupçon de fraude à grande échelle. Et bien que le Ministère des Comptes Publics n’ait publié aucune information pour le moment, il semblerait donc que le groupe Kering fasse donc l’objet de plusieurs enquêtes, en Italie, en Suisse et en France. Mais le travail des enquêteurs du fisc risque d’être long : les comptes du groupe doivent être examinés en remontant jusqu’à 2002.