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Le géant japonais des cosmétiques Shiseido, très dépendant de l’Asie et des touristes chinois au Japon, a vu ses résultats s’effondrer au premier trimestre 2020 en raison du coronavirus, le forçant mardi à abandonner ses prévisions annuelles initiales.
Il a réussi à se maintenir dans le vert sur le trimestre écoulé, mais avec un bénéfice net symbolique de 1,4 milliard de yens, soit à peine 12 millions d’euros, une chute vertigineuse de 96% sur un an.
Son bénéfice opérationnel trimestriel a chuté de 83,3% à 6,5 milliards de yens, tandis que son chiffre d’affaires sur la période a baissé de 17,1% à 226,9 milliards de yens (1,95 milliard d’euros).
C’est sur le marché japonais, qui représente plus d’un tiers de son chiffre d’affaires total, que Shiseido a été le plus durement touché: ses recettes y ont baissé de 21,2%, davantage qu’en Chine (-15,2%), où un bond de ses ventes en ligne a amorti le choc.
Ses ventes trimestrielles ont par ailleurs dégringolé de 15,9% dans la zone Amériques et de 18,3% dans la zone Europe-Moyen Orient-Afrique (EMEA), alors que les Etats-Unis et l’Europe ont commencé à se confiner en mars.
Dans le « travel retail » (boutiques dans les aéroports), important segment du groupe, la baisse de ses ventes a été limitée à 3,1% au premier trimestre.
En raison des grandes incertitudes persistantes sur la durée de la pandémie et l’ampleur du redémarrage économique des différents pays, Shiseido a abandonné ses prévisions 2020 et compte en livrer de nouvelles lors de la publication de ses résultats du premier semestre, début août.
Le groupe tablait initialement sur un bénéfice net de 77,5 milliards de yens cette année, soit une hausse de 5,4% par rapport à 2019.
Il prévoyait aussi une hausse de 7,8% de son chiffre d’affaires annuel, à 1.220 milliards de yens (plus de 10 milliards d’euros).
Pour veiller à disposer de liquidités suffisantes, le groupe s’est doté d’une ligne de crédit additionnelle de 200 milliards de yens et va nettement limiter ses investissements industriels cette année. Shiseido pourrait aussi envisager de vendre certains actifs, a laissé entendre son PDG Masahiko Uotani lors d’une conférence de presse en ligne.
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