Les entreprises françaises devraient se montrer prudentes dans leurs dépenses d’investissement en 2019, « coincées entre manque de débouchés et besoin de reconstitution de leurs marges », selon un baromètre de l’assureur crédit Euler Hermes publié mercredi.
Sur plus de 600 entreprises interrogées en mars, 30% n’avaient pas l’intention d’engager des investissements cette année, contre seulement 15% un an auparavant. A l’inverse, celles qui assurent vouloir investir davantage que l’an passé ne sont que 23%, contre 32% l’an passé.
« Nous estimons que l’investissement des entreprises croîtra de 2,9% en 2019 », contre 3,9% en 2018 et 4,7% en 2017, a déclaré Stéphane Colliac, économiste en charge de la France chez Euler Hermes.
Selon l’assureur crédit, le déficit d’investissement qui s’est creusé à partir de 2008 « a commencé à être comblé à partir de 2015, mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Les besoins restent élevés ».
Les entreprises françaises « renouvellent leurs capacités de production, mais tardent à miser sur la transformation digitale » qui n’a représenté que 13% de leurs investissements en 2018, même si une sur trois déclare avoir investi davantage dans ce domaine.
Près de la moitié (48%) des investissements envisagés en 2019 sont dits « défensifs », servant à renouveler les capacités de production existantes, tandis que 52% sont « offensifs » et visent à augmenter ces capacités, innover ou lancer une nouvelle activité.
Euler Hermes a dressé le profil des cinq types d’entreprises qui devraient le plus investir cette année.
Il s’agit de la PME du secteur de la construction, « qui tourne à plein », de celle du secteur agroalimentaire, qui se numérise rapidement et perçoit « le coût lié la main d’oeuvre comme principale menace pour sa rentabilité ».
Il y a encore l’entreprise de taille intermédiaire (ETI) de la chimie qui doit innover et « vise un nouveau compartiment de marché, afin de se dégager de la pression sur les prix que fait peser une concurrence trop forte », ou de son homologue du secteur automobile qui veut financer une opération de croissance externe, tout en se numérisant.
Enfin, on trouve la micro-entreprise du commerce de détail qui, confrontée à un problème de coût de la main d’oeuvre et de manque de débouchés, « souhaite revoir son offre de fond en comble ».
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