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La Fashion Week de New-York vient de se terminer. Avant que les capitales se succèdent autour des nouvelles collections des maisons de luxe, le rendez-vous américain a donné le ton d’une année 2023 sous le signe de la réinvention. Certains grands noms de la mode ont fait leur retour à la Fashion Week de New-York. Et les jeunes pousses de l’économie du luxe se sont aussi également une place, plus désireuses que jamais d’attirer les jeunes générations de consommateurs. Mais surtout, il était plus que jamais question d’inclusion dans la mode. Avec un temps d’avance sur le reste du monde, la Fashion Week de New-York adopte les codes incontournables pour le marché de la mode. Et l’univers du luxe a de quoi en tirer des enseignements.
Créativité et inclusion : la Fashion Week de New-York met en scène sa différence
Si elle ne possède pas autant de marques de prestige que la Fashion Week de Paris, New-York demeure un événement incontournable sur la planète mode. Le rendez-vous a même fait de l’avant-garde sa marque de fabrique. Au point d’avoir souvent permis l’éclosion de talents singuliers tels que Narciso Rodriguez ou Virgil Abloh.
Ces dernières années, New-York a tout fait pour s’imposer comme le lieu de renouveau de la mode à l’ère de l’inclusion. L’année dernière déjà, les défilés américains se voulaient nettement plus audacieux que leurs homologues européens. Ils se positionnaient avec audace sur la question du genre, de la diversité et de l’âge. Un vent de fraîcheur qui n’était pas dû au hasard puisque l’espace médiatique américain se montre plutôt rapide à intégrer les nouveaux codes. En les adoptant à son tour, la Fashion Week de New-York a encore renforcé son rôle de prescriptrice de tendances.
Et cette Fashion Week 2023 ne fait pas exception à la règle. En préambule de la semaine des défilés, Victoria’s Secret a signé son grand retour après des années de bad buzz. La marque de lingerie a organisé une soirée pour lancer sa nouvelle campagne de communication autour d’une soirée festive. Le tour de la force de la soirée ? Avoir réussi à faire venir de nombreuse stars, dont Naomi Campbell, Priyanka Chopra ou encore Doja Cat. Mais aussi et surtout, Victoria’s Secret a décidé de rattraper son retard en matière d’inclusion. Des mannequins lingerie grande taille étaient présentes à la soirée, ainsi que des mannequins transgenres.
La question de l’inclusion s’invite aussi dans la mode pour hommes. Et le créateur Alejandro Gomez qui dirige Palomo Spain a notamment attiré de nombreux regards sur ses créations en proposant une lecture ouvertement non genrée du vestiaire masculin. Robes, corsets et même soutien-gorges ont ainsi été incorporés aux silhouettes de la marque pour hommes. Une proposition de valeur purement esthétique qui encourage chacun à s’émanciper des codes traditionnels.
Le luxe à l’ère du social commerce
L’autre phénomène incontournable de cette nouvelle édition de la Fashion Week de New-York, c’est la poussée du social commerce. Aux premiers rangs des défilés, les créateurs de contenus partenaires des plateformes en ligne ont bénéficié des sièges autrefois exclusivement dévolus à la presse écrite et aux VIP. Au show de Collina Strada, deux influenceuses ont même défilé parmi les mannequins.
Cette année, Les plateformes spécialisées Basic-space et Emcee n’ont pas hésité à sponsorisé plusieurs défilés de créateurs pour assurer leur visibilité. Leur but ? Démocratiser l’intérêt de la vente en ligne d’articles de luxe. Un sujet qui est encore loin de faire l’unanimité parmi les grands noms du luxe. Alors que le social commerce connaît un boom important dans la zone Asie, la clientèle occidentale se montre plus frileuse. Mais cette frilosité s’explique en partie par le manque de mobilisation des principales marques de luxe sur le sujet.
Avec le coup de force de cette année, les plateformes de social commerce ont cerné des jeunes marques tendance pour leur servir de clé d’entrée dans le milieu fermé du luxe. Et elles ont pour elles des arguments de poids en ce qui concerne les goûts de consommation des jeunes générations. Vogue Business a ainsi partagé les résultats d’une étude menée par l’agence Archrival sur les acheteurs de la génération Z. 24% d’entre eux souhaiteraient pouvoir acheter des articles en ligne, directement depuis leurs réseaux sociaux. Et 35% estiment que l’achat en ligne serait plus attractif avec des articles exclusifs ou en édition limitée. Mais l’argument coup de bâton tient à la notion de communauté. Les jeunes consommateurs sont 54% à choisir leurs marques préférées en fonction du sentiment d’appartenance à une communauté. Autant de chiffres qui démontrent le poids que le social commerce est appelé à prendre dans la mode en général, et dans le luxe en particulier.
Le retour des grands noms
Cette stratégie d’avant-garde en matière de mode inclusive et innovante s’est engagée depuis 2020. Et la Fashion Week de New-York peut déjà se targuer d’un beau succès. Avoir réussi à faire revenir de grands noms de la mode américaine.
Ainsi, les défilés 2023 marquent le retour de deux marques hautement suivies sur la planète mode. Tout d’abord, c’est Ralph Lauren qui a présenté un défilé pour la première fois depuis quatre ans. Le signal est fort puisque Ralph Lauren est une des marques les plus iconiques de la mode américaine. C’est aussi la success story d’un créateur né dans le Bronx, à New-York, qui a bâti un véritable empire. L’un des rares groupes de mode américains à pouvoir se targuer d’une vraie dimension patrimoniale. Son retour à la Fashion Week de New-York est plus que jamais la preuve de l’attractivité de ce rendez-vous.
La même attractivité a présidé au retour de la griffe Helmut Lang. Après avoir été racheté à deux reprises, l’avenir s’annonçait incertain pour la marque de prêt-à-porter. Toutefois, l’heure du renouveau est arrivée. Et c’est là encore sous le signe de l’inclusion que Peter Do, le directeur artistique de Helmut Lang, a pensé sa collection. En effet, toutes les pièces sont mixtes.