Créé en 2016 pour mieux valoriser l’origine française de produits textiles, le label national d’origine contrôlée France Terre Textile « manque encore de visibilité », a estimé mercredi son président, appelant l’Etat à soutenir davantage le secteur, une « filière d’avenir ».
Ce label est la déclinaison nationale de labels départementaux ou régionaux « Terre Textile », garantissant qu’au moins 75% des opérations de production (création, filature, tissage, tricotage, ennoblissement, confection…) sont réalisées dans le pays.
Après des entreprises des Vosges dès 2011, puis d’Alsace, du Nord et d’Auvergne-Rhône-Alpes, des industriels de Champagne-Ardenne ont rejoint l’an dernier l’appellation.
Aujourd’hui la fédération « France Terre Textile » regroupe 100 entreprises (contre 60 en 2016), représentant 5.000 emplois et 670 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017.
Au total l’industrie textile en France pesait l’an dernier 13,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont les deux tiers à l’export, et ses effectifs ont légèrement augmenté, pour la première fois depuis 40 ans.
Cette industrie « n’est pas morte » en France, c’est même une « filière d’avenir », a insisté lors d’un point presse à Paris le président de France Terre Textile, Paul de Montclos, par ailleurs PDG de l’entreprise vosgienne de linge de maison haut de gamme Garnier-Thiebaut.
Cependant, le secteur souffre d’un déficit d’image persistant, et France Terre Textile « manque encore de visibilité » auprès des pouvoirs publics, des donneurs d’ordre et des consommateurs finaux, a-t-il ajouté à l’issue d’une rencontre entre une quarantaine d’industriels français du textile et une quinzaine de députés à l’Assemblée nationale.
Comme l’ensemble de l’industrie française, les acteurs du secteur réclament notamment une baisse des impôts de production, des taxes locales diverses qui les pénalisent selon eux par rapport à leurs concurrents étrangers.
France Terre Textile plaide en particulier pour une fiscalité plus clémente pour les entreprises produisant majoritairement en France.
Une mesure toutefois « compliquée » à mettre en oeuvre sans heurter les critères de libre concurrence en vigueur dans l’Union européenne, a admis le député des Vosges Christophe Naegelen (DVD) lors du point presse.
M. de Montclos s’est dit aussi « conscient » de la nécessité de dépasser le cadre national et de sensibiliser Bruxelles: « La prochaine étape de France Terre Textile sera de voir des élus européens », a-t-il indiqué.