Le célèbre chapelier italien Borsalino pourrait entrer en Bourse « d’ici quatre ou cinq ans », a affirmé vendredi le président exécutif du fonds Haeres Equita qui le détient.
« La cotation sur l’Aim à Londres et à Milan est très probable », avec un horizon temporel de « quatre ou cinq ans », mais « nous sommes une équipe d’investisseurs privés et nous ne sommes pas sous pression », a expliqué Philippe Camperio lors d’une conférence de presse à Milan.
Le fonds Haeres Equita, qui gère Borsalino depuis décembre 2015, a remporté jeudi l’enchère pour l’assignation de l’usine et des activités du célèbre chapelier italien.
L’enchère était organisée par les administrateurs judiciaires, après la décision de mise en faillite, et concernait le site de production d’Alessandrie, dans le nord de l’Italie, toutes les machines, les contrats de travail et les droits pour les boutiques de vente au détail.
Haeres Equita était le seul à avoir déposé une offre.
L’assignation sera définitive dans 10 jours s’il n’y a pas de nouvelle offre d’ici là.
Haeres Equita était déjà propriétaire de la marque Borsalino depuis le printemps.
Le chapelier, dont le modèle fedora a été porté par les plus grandes stars et célébré au cinéma par Alain Delon et Jean-Paul Belmondo dans le film « Borsalino », a fêté l’an passé ses 160 ans. Il emploie actuellement 135 personnes à Alexandrie.
La société reprise en 2015 par la nouvelle équipe était endettée à hauteur de 30 millions d’euros en raison d’une mauvaise gestion de son ancien patron, Marco Marenco, condamné depuis à cinq ans de prison pour banqueroute frauduleuse.
« Ce furent trois années compliqués », avec des plans concordataires rejetés par le tribunal et la décision de mise en faillite, mais après l’issue heureuse de jeudi, « nous regardons vers le futur avec un business plan très fort », a noté M. Camperio.
Borsalino a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires de 17,5 millions d’euros et Haeres Equita entend le développer en misant sur l’international.
Le groupe entend « multiplier par cinq en cinq ans » la production actuelle, qui s’élève 150.000 fedoras, en la rajeunissant et en la féminisant.
« Aujourd’hui, 50% des ventes sont réalisées en Italie et nous voulons augmenter progressivement la part de ventes en l’étranger à partir du Japon, où nous sommes présents historiquement », mais aussi des Etats-Unis et de la Chine, a expliqué M. Camperio.
Borsalino réalise actuellement un million d’euros de chiffre d’affaires aux Etats-Unis, mais « nous voulons réaliser ce chiffre seulement à New York », où Borsalino va ouvrir des boutiques à partir de 2020.