La consommation en textile et habillement en France devrait terminer l’année 2018 sur un recul de 2,9%, renouant avec des années de déclin après un léger rebond en 2017 (+0,6%), selon les prévisions de l’Institut français de la mode (IFM).
Ce marché est en baisse depuis 2008, et l’année 2018 devrait figurer parmi les pires depuis dix ans, affirme l’IFM, qui précise qu’il a perdu 15% de sa valeur depuis 2007, tous circuits de distribution confondus.
Seuls la vente à distance et les « pure players » de la vente en ligne, dont la part de marché s’élève à 8,8%, réussissent à tirer leur épingle du jeu parmi les différents canaux de distribution puisque sur les dix premiers mois de l’année, ils progressent de 2,9%.
« La dynamique des ventes en ligne (+5,3%) ne compense pas le recul (-4,3%) des ventes en magasins », estime l’IFM, qui précise que la part des achats en ligne dans les dépenses d’habillement est de 4,8% en France quand elle s’élève à 6,5% en Allemagne et au Royaume-Uni, pour une moyenne européenne de 5,2%.
Sur les dix premiers mois de l’année, le marché hexagonal perd 2,6%, tous les secteurs étant touchés sauf le linge de maison qui progresse légèrement de 1,1%.
L’étude, pilotée par Gildas Minvielle, directeur de l’observatoire économique de l’IFM et présentée lors du séminaire annuel de l’institut, souligne par ailleurs une tendance à la « déconsommation » dans l’Hexagone.
Selon une enquête réalisée auprès de consommateurs, 44% d’entre eux ont affirmé à l’IFM avoir acheté moins de vêtements en 2018, un chiffre qui s’élève à 51% chez les femmes.
Pour 60% d’entre eux, cette « déconsommation » est « contrainte » (arbitrages budgétaires, hausse des prix), les 40% restants évoquant une question de « choix »: celui de « consommer moins mais mieux », par « souci écologique et éthique », ou une volonté de « désencombrer son stock ».
Une tendance qui profite au marché de seconde main, que l’IFM évalue à un milliard d’euros en France en 2018, avec notamment un tiers des consommateurs qui affirment avoir acheté en ligne des vêtements d’occasion.
L’IFM note par ailleurs que sur les dix dernières années, l’habillement moyen de gamme est le seul segment en décroissance en moyenne (-5%) alors qu’il concentre la majorité de l’offre (40% des magasins en France).
Enfin, en terme de prévisions pour 2019, l’étude de l’IFM table sur des exportations françaises d’habillement qui dépasseront les 10 milliards d’euros et une légère amélioration de la consommation (-0,9% au lieu de -2,9%).