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Home » EN CONTINU [HOMEPAGE] » Les fusions acquisitions inévitables dans les entreprises familiales ?
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Dans le monde des marques de luxe européennes, le modèle des entreprises familiales, très répandu, conduiraient à des fusions inévitables à long terme.
C’est la conclusion de l’analyste Erwan Rambourg, de HSBC Luxe. Dans une présentation, l’analyste a expliqué que les entreprises familiales n’ont pas l’habitude des retours sur investissements. Au contraire, l’argent s’accumule et les évaluations augmentent. « Rares sont ceux qui investissent dans leurs magasins » explique Rambourg. Il précise qu’à l’exception de Tiffany&Co, qui s’embarque dans la rénovation de son magasin sur la 5e Avenue, les entreprises familiales se contentent d’ouvrir un nouveau magasin ou de faire quelques ajustements sur des magasins existants. « Cela se traduit par une accumulation de liquidités, plutôt qu’une redistribution aux investisseurs ».
Le problème est aggravé par l’augmentation des coûts d’exploitation, ainsi que par des questions de gestion. A ce propos, Rambourg énonce : « Il arrivera un moment où, dans la mode, les monomarques seront démodées. »
Pour l’analyste, les modèles multimarques peuvent faire sens dans le secteur de la mode.
Tout d’abord, un modèle multimarque protège des risques, et donne la possibilité à une entreprise de « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. » Si une marque ne s’en sort pas bien, une autre marque dans un secteur différent qui se porte bien peut fournir un certain équilibre au portefeuille. Posséder plusieurs marques peut aider à résoudre certains problèmes de gestion, notamment pour les cadres, qui peuvent échanger et se consulter, créant ainsi un organe de réflexion.
Il y a tout de même quelques exceptions dans cette approche, comme chez Hermès, où certaines catégories voient la demande dépasser l’offre.
Du côté du luxe américain, Rambourg pense que Tapestry et Michael Kors Holdings sont susceptibles de faire plus de transactions, mais pas parce qu’ils sont en concurrence l’un avec l’autre. Selon l’analyste, les deux fonctionnent avec des mentalités différentes. Tapestry, le propriétaire du Coach, Stuart Weitzman et Kate Spade, se concentre sur les produits de luxe abordables, même si sur le long terme, ce marché représente une croissance plus lente. Et Kors, qui a acheté Jimmy Choo l’année dernière, est à la recherche de produits européen hauts de gamme – même si cela signifie payer des primes plus élevées – pour développer sa plate-forme.