Le groupe de spiritueux Rémy Cointreau s’attend à un chiffre d’affaires divisé par deux entre avril et juin à cause de l’épidémie de Covid-19, a-t-il annoncé mercredi.
« Le groupe anticipe un repli organique de ses ventes de l’ordre de -50% à -55% » sur cette période correspondant au 1er trimestre de son exercice décalé 2020/2021, indique-t-il dans un communiqué.
D’après lui, les « grossistes en Grande Chine » (Chine continentale, Hong Kong, Taïwan et Macao) vont écouler leurs stocks avant de relancer leurs commandes, tandis que l’activité sera « très ralentie » en Europe et aux Etats-Unis, du fait notamment de la fermeture des lieux de consommation.
Les ventes ont déjà chuté de 24% de janvier à mars (4e trimestre de son exercice décalé), à 210,8 millions d’euros, détaille le groupe, dans la lignée des prévisions communiquées en début de mois.
Sur l’ensemble de son exercice 2019/2020, le chiffre d’affaires a reculé de 9%, à 1,02 milliard d’euros.
Les marques du groupe « sont en repli modéré (-4,0%) dans un environnement sanitaire complexe », alors que ses « marques partenaires » reculent de 68,5%, « suite au désengagement volontaire de certains contrats de distribution en Europe et aux Etats-Unis », précise Rémy Cointreau.
Même le fleuron de l’entreprise, la maison de cognac Rémy Martin, a connu une baisse des ventes de 5% sur la période 2019/2020, avec un plongeon de 23,8% au dernier trimestre.
Rémy Cointreau table désormais sur un repli d’environ 20% de son résultat opérationnel courant pour l’exercice 2019/2020 — un recul estimé à -25% hors effets de périmètre et de changes.
Le groupe compte par ailleurs sur une « reprise très graduelle de son activité » au 2e trimestre de son exercice décalé, soit à partir de juillet.
Rémy Cointreau a rouvert au cours du mois d’avril ses sites de production situés à Cognac et Angers. Ils avaient chacun été fermés pendant près d’un mois, a précisé le groupe à l’AFP.
A la Bourse de Paris vers 10H15 (09H15 GMT), le titre reculait de 0,20% à 101,50 euros, dans un marché en légère baisse.
Mi-avril, le groupe avait fait part de sa décision de geler les rémunérations de ses salariés et dirigeants au moins jusqu’à l’automne.
Le groupe avait aussi souligné avoir décidé, « dès le début du confinement, de garantir jusqu’à fin avril le salaire de base de ses 1.900 collaborateurs dans le monde, et en particulier celui de ses 720 collaborateurs situés en France ». La mesure a été prolongée jusqu’à fin mai.
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REMY COINTREAU