|
|
|
|
Le groupe LVMH a promis de fabriquer 10 millions de masques. Les couturières de Chanel ont lancé un collectif solidaire pour coudre des masques. Prada va fournir les hôpitaux de Toscane. On disait les maisons de luxe déconnectées de la réalité ? Elles répondent présent et se mobilisent avec efficacité pour soutenir les personnels soignants. La fabrication des masques de protection par les maisons de luxe est d’ailleurs en train de devenir un symbole. Celui d’un élan de solidarité d’une ampleur inédite.
Des masques de luxe pour la bonne cause
C’est par un élan de solidarité tricolore que tout a commencé. Au début de la crise sanitaire liée au coronavirus, plusieurs maisons de luxe ont suivi l’impulsion donnée par le groupe LVMH. Le géant du luxe français a lancé une production massive de gel hydro-alcoolique à destination des personnels soignants français pour répondre à la pénurie.
Dans la foulée, plusieurs marques du groupe comme Louis Vuitton ou Christian Dior, ont lancé la fabrication de masques de protection en tissu. Elles ont mobilisé leurs ateliers de confection et de maroquinerie pour assurer la fabrication des masques. Des masques non-chirurgicaux qui ne sont pas destinés à la vente au public ; ils sont en effet distribués gratuitement aux personnels des hôpitaux et aux maisons de retraite. La maison Louis Vuitton à elle seule s’est ainsi engagée à fournir 100 000 masques non chirurgicaux. Au total, la totalité des maisons du groupe LVMH devrait produire 7 millions de masques non chirurgicaux et 3 millions de masques FFP2.
Depuis, le groupe de luxe Kering (via ses maisons Yves Saint-Laurent, Balenciaga et Gucci) et d’autres maisons de luxe ont entamé la même démarche de solidarité. Et le phénomène dépasse les frontières françaises. En Italie, la région de Toscane a lancé un appel à la fabrication de masques en tissu. Un appel entendu par la maison Prada. La marque, basée à Milan, s’est engagée à fabriquer 110 000 masques en tissu, ainsi que 80 000 blouses pour équiper les hôpitaux.
Chez Chanel, les couturières lancent leur propre projet
Dans la maison Chanel, l’impulsion est venue des couturières. Marie-Béatrice Boyer, couturière depuis plus de dix ans chez Chanel, a eu une idée pendant le confinement : mobiliser les autres couturières de l’atelier pour produire des masques en tissu. Alors que le confinement était encore en vigueur, les couturières Chanel (et quelques autres) ont répondu présent. Elles se sont mobilisées au sein d’un collectif baptisé Tissuni. Aidées par les recommandations du CHU de Grenoble, les couturières ont réalisé des centaines de masques, qui ont ensuite été distribués aux personnels soignants, à des commerçants, des chauffeurs et même quelques policiers.
Cette mobilisation spontanée est aussi un clin d’œil à l’histoire de la maison Chanel. Interviewée par Vogue France, Marie-Béatrice Boyer explique : « Je me souviens de la célèbre campagne de Karl Lagerfeld pour inciter les conducteurs à porter un gilet fluo, déjà à l’époque il nous disait qu’un simple gilet pouvait sauver des vies. Aujourd’hui ce sont des masques en tissu. »
Des masques de marques de luxe mis en vente
Depuis le mois de juin, la fabrication des masques par de marques de luxe a pris de l’ampleur. Plusieurs marques de semi-luxe proposent désormais des masques de protection à la vente. Les clients ont ainsi la possibilité de se procurer des masques en tissu fabriqués par Maje. La marque parisienne propose trois modèles certifiés UNS1. Leur prix est de 19 euros, et la marque va reverser l’intégralité des bénéfices à Médecins Sans Frontières. Idem pour la Maison Labiche. Elle vend son modèle de masque brodé non médical à 15 euros. Et tous les bénéfices sont reversés à l’association Protège Ton Soignant.
Là encore, les marques étrangères ont rejoint cet élan de mobilisation. La Veste propose des masques fabriqués à partir de tissu recyclé. Les bénéfices des ventes sont reversés à deux associations espagnoles, Pan y Peces et l’ONG Amantani. Au Royaume-Uni, la marque Pearl Loewe propose un modèle de masque de protection au prix de 25£. Pour chaque masque acheté, la marque s’engage à reverser 5£ à la fondation South Western Ambulance Service.
