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Un syndicat dénonce des conditions de travail « horribles » dans un entrepôt du groupe de vente en ligne d’habillement britannique Asos, décrit comme un « bouillon de culture » en pleine pandémie de coronavirus, ce que nie fermement le groupe.
Ces accusations s’ajoutent à celles touchant d’autres groupes comme les supermarchés américains Whole Foods ou le géant internet Amazon, parmi beaucoup d’autres.
« Les conditions chez Asos sont horribles, les employés parlent d’un +bouillon de culture+. Nous ne pensons plus qu’Asos peut assurer la sécurité de son espace de travail. Ils doivent le fermer », affirme le syndicat britannique GMB dans un communiqué mardi.
Près de 4.000 personnes travaillent à l’entrepôt d’Asos à Grimethorpe, au nord de l’Angleterre, et « 98% d’entre eux ne se sentent pas en sécurité » d’après une enquête du syndicat. Selon lui, alors que « des concurrents ont fermé pour privilégier la sécurité des Britanniques, Asos a augmenté ses activités ».
Le syndicat décrit l’absence de la distance de sécurité requise entre employés – 2 mètres – ainsi qu’une insuffisance de gel désinfectant ou savon ainsi que des bus bondés pour acheminer les employés sur le site, alors que le Covid-19 est hautement contagieux et se propage rapidement en Grande-Bretagne, où la population en est à sa deuxième semaine de confinement.
Il cite des employés allant au travail dans la crainte d’être contaminés et continuant de pointer en raison d’indemnités maladies insuffisantes pour vivre, alors qu’une fermeture leur permettrait de bénéficier d’aides gouvernementales pendant la crise sanitaire.
Le groupe « réfute totalement ces allégations », d’après une déclaration reçue mardi. Il affirme qu’avec « le soutien du district de Barnsley », où se situe l’entrepôt de Grimethorpe, et « au regard des directives gouvernementales », il maintient son site opérationnel tout en préservant la santé de ses salariés, « notre priorité ».
Il conclut qu’un inspecteur des services sanitaires a visité les lieux il y a quelques jours et en a été satisfait.
La semaine dernière, sous pression, le groupe de prêt-à-porter Next avait décidé d’interrompre ses ventes en ligne après avoir déjà fermé ses magasins.
Un autre syndicat, Unite, avait par ailleurs dénoncé les conditions de travail chez Diageo dans le contexte de l’épidémie, demandant l’arrêt de la production dans ses distilleries et usine de mise en bouteille en Ecosse.
Aux Etats-Unis, des employés des supermarchés haut de gamme Whole Foods, propriété d’Amazon, vont se mettre en grève mardi, inquiets pour leur santé et leur portefeuille face au nouveau coronavirus.
Amazon a aussi été mis en cause en France où la ministre du Travail Muriel Pénicaud a rappelé que les employeurs étaient « responsables » de « mettre en place les protections » nécessaires.
Les décès à cause du Covid-19 d’une salariée de Carrefour à Saint-Denis, d’un intérimaire de Manpower en mission chez Fedex à Roissy, et le cas confirmé d’un employé d’Amazon à Saran près d’Orléans ont soulevé la colère des syndicats.
ved/bp/pcm
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