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Le constructeur britannique de voitures de luxe Bentley a annoncé vendredi la suppression de 1.000 emplois, soit un quart de ses effectifs, en raison de la baisse d’activité engendrée par la pandémie.
La marque, qui emploie 4.200 personnes au Royaume-Uni et appartient au groupe allemand Volkswagen, indique dans un communiqué avoir proposé des départs volontaires, sans exclure de licencier davantage de salariés.
Cette annonce est un nouveau coup dur pour le secteur automobile britannique où les restructurations se multiplient.
Jeudi, Aston Martin, autre marque de luxe, avait annoncé 500 suppressions d’emplois, et la chaîne de concessionnaires Lookers 1.500.
Le fabricant britannique de bolides McLaren a lui décidé de réduire ses effectifs de 1.200 personnes.
De son côté, Jaguar Land Rover a obtenu un prêt de 560 millions de livres de la part de cinq banques chinoises, a annoncé vendredi son propriétaire, l’indien Tata Motors. Le constructeur britannique n’est pas en assez bonne santé financière pour être éligible aux prêts des pouvoirs publics au Royaume-Uni.
« Il s’agit d’une semaine noire pour l’automobile britannique », qui « est solide mais pas invincible », souligne Mike Hawes, directeur général de l’association sectorielle SMMT.
« Des mesures pour renforcer la trésorerie, stimuler la demande et par dessus tout maintenir notre compétitivité sont essentielles », estime-t-il à l’adresse du gouvernement.
M. Hawes presse en outre le Royaume-Uni de négocier des accords de libre-échange, comme avec l’UE afin de ne pas aggraver la situation, alors que le secteur automobile britannique repose beaucoup sur l’exportation.
Bentley, dont le siège est à Crewe dans le nord-ouest de l’Angleterre, explique que la pandémie a brutalement fait « dérailler » ses projets de développements.
La marque avait mis en place un plan de transformation en 2018 consistant à améliorer sa productivité, avec à la clé un résultat opérationnel dans le vert de 300 millions d’euros en 2019 et une performance record au premier trimestre 2020.
Mais Bentley dit n’avoir eu d’autres de choix que de chercher des sources d’économies en raison d’une réduction significative de ses prévisions de chiffre d’affaires.
« Perdre des collègues n’est pas quelque chose que nous prenons à la légère mais c’est une mesure nécessaire pour protéger la vaste majorité des emplois qui restent », souligne Adrian Hallmark, PDG de Bentley.
« Le Covid-19 n’a pas été la cause mais un accélérateur » des difficultés, a-t-il reconnu, suggérant que la décision pouvait être liée également au plan de transformation en cours.
Au-delà de ses efforts pour être plus efficace, le constructeur compte par ailleurs prendre un virage électrique et proposera une version hybride pour ses modèles d’ici 2023. Il compte ensuite lancer son premier modèle 100% électrique en 2026.
La marque a été fondée en 1919 dans le nord de Londres et a été reprise par Volkswagen en 1998. Elle vend environ 11.000 véhicules par an, à un prix moyen autour de 200.000 livres.
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