La ganterie Agnelle, qui travaille en Haute-Vienne pour des marques de luxe comme Dior, Givenchy, Ralph Lauren, Agnès B ou Calvin Klein, a décidé de s’adapter à l’épidémie de Covid-19 en produisant des gants en tissu lavable, non doublé, pour se protéger du virus au quotidien
« Cette crise a mis en exergue le problème d’hygiène et de propreté. Le port du gant est amené à se multiplier. Nous avons fabriqué un prototype de gant très souple, agréable à porter dans une matière très stretch, qui fait une jolie main », assure Sophie Grégoire qui préside aux destinées de cette société familiale, installée à Saint-Junien depuis 1937 et dirigée depuis toujours par des femmes.
Après avoir fabriqué, comme nombre d’entreprises, des masques en tissu pour fournir les collectivités, Agnelle -qui emploie une vingtaine de personnes- compte ainsi reprendre son coeur de métier, « aménageant ses locaux pour que les employés travaillent en toute sécurité ».
Agnelle compte proposer ces gants à la vente sur son site internet au prix de 45 euros la paire, a précisé l’entreprise à un coprrespondant de l’AFP .
Il seront, comme les gants en cuir, dotés de pastilles sur l’index et le pouce permettant de naviguer facilement sur les écrans tactiles des téléphones ou des tablettes.
« L’idée est d’éviter de les enlever un maximum tout en ayant la possibilité d’effectuer des tâches quotidiennes. Il va falloir apprendre à vivre avec ces barrières, cette sécurité nécessaire tout en conservant notre liberté et en gardant à l’esprit , une certaine idée de l’esthétisme », souligne Sophie Grégoire.
Pour l’instant, le gant est noir mais Agnelle compte le décliner dans d’autres couleurs, dit-elle. »Les gants en plastique, de chirurgien, ne sont pas durables, ceux-là le seront ».
La ganterie Agnelle produit chaque année quelque 120.000 paires de gants, perpétuant la tradition des gantiers de Saint-Junien, qui remonte au XIe siècle. Elle habille aujourd’hui les mains de célébrités comme Madonna, Beyonce, Lady Gaga ou Melania Trump lors de l’investiture de son mari. Tout comme les premières dames françaises Carla Bruni et Brigitte Macron, selon l’entreprise.