Seize fédérations de commerçants ont jugé samedi « insuffisant » l’appel, lancé par Bruno Le Maire et relayé par les principales organisations de bailleurs, pour que les très petites entreprises obligées de fermer à cause du confinement n’aient pas à payer de loyer pendant trois mois.
Le ministre de l’Economie préconisait également jeudi des négociations de gré à gré entre les autres commerces indépendants et leurs bailleurs.
« Si les signataires saluent l’avancée pour les TPE (très petites entreprises), elles dénoncent des mesures encore très largement insuffisantes et qui ne répondent pas au cri d’alarme lancées par l’ensemble des entreprises et des acteurs du commerce », écrivent-elles dans un communiqué commun.
« Cette mesure ne doit pas se limiter aux seules TPE bénéficiaires du fonds de solidarité », jugent-elles, estimant « inacceptable au regard de l’ampleur de la crise » le « périmètre excessivement restreint » envisagé par le ministre.
« C’est l’ensemble des commerçants, petits, moyens et grands, quelle que soit leur taille qui sont aujourd’hui fermés et qui sont menacés dans leur survie », soulignent-elles.
La mesure, ajoutent-elles, « ne peut pas concerner uniquement les grandes foncières immobilières, principalement propriétaires de centres commerciaux » qui représentent moins de 10% des commerces.
En outre, « cette mesure ne doit pas concerner uniquement la période de fermeture », car la reprise « sera très progressive et donc risquée économiquement et socialement » après la fin du confinement, selon elles. « Impossible pour un commerçant, quel qu’il soit, de payer un loyer normal dans une telle situation. »
« Une solution collective est la seule capable de sauver les 2,6 millions d’emplois et les 400.000 entreprises de notre secteur », déclarent les auteurs du communiqué, représentant notamment l’alimentation, l’ameublement, la boulangerie, la bijouterie-horlogerie, l’électronique, les équipements sportifs, la franchise, l’habillement, les jouets, l’optique et la restauration.
Les 16 fédérations rappellent donc leurs exigences formulées dans une lettre ouverte adressée mardi au Premier ministre, au ministre de l’Economie et à la ministre du Travail: annulation des loyers durant la période de fermeture et leur indexation sur la réalité de l’activité dans les mois suivant la réouverture des magasins.