Les femmes de chambre d’un hôtel quatre étoiles de Marseille ont entamé jeudi leur 22e jour de grève, réclamant à leur employeur, le groupe Elior Services, une amélioration de leurs conditions salariales et de travail.
« On travaille comme des esclaves depuis l’arrivée (de ce) nouveau sous-traitant », qui a repris le marché du ménage dans cet hôtel haut de gamme, NH Collection, il y quelques mois, explique Leïla, l’une des grévistes.
Lors d’une première rencontre acceptée par les grévistes mardi, « nous avons fait des propositions d’amélioration des conditions de travail et d’explication des ressources humaines », a précisé à l’AFP le directeur des opérations d’Elior Services pour le sud de la France, Jérôme Bourbousson, qui attend leur réponse.
Des mouvements sociaux éclatent régulièrement dans l’hôtellerie, souvent liés à des reprises de personnel par des sous-traitants. A Marseille, des femmes de chambre ont par exemple eu gain de cause à l’Intercontinental ou au Golden Tulip, a relevé Lara Schäffer, juriste au syndicat CNT qui les accompagne.
Au NH Collection, la dizaine de femmes de chambre en grève réclame notamment le versement d’indemnités repas et transports, un 13e mois, et la reconnaissance de leur qualification dans cet hôtel haut de gamme.
La direction d’Elior Services explique avoir notamment proposé la mise en place d’un planning à l’avance ou de deux jours consécutifs de repos, mais s’en référer à la convention collective et ne pas pouvoir accorder un 13e mois, au vu du « risque qu’il soit demandé sur la France entière » pour les 20.000 salariés du groupe.
Les grévistes affirment également que des heures supplémentaires ne sont pas payées, ce que la direction récuse, expliquant qu’il s’agit d’une « incompréhension » sur les fiches de paie.
« Ces femmes sont traitées comme des choses, mal payées, à qui on vole des heures de travail, tout cela parce qu’un établissement a voulu faire des économies », a déclaré le député de Marseille et chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, venu jeudi leur apporter son soutien.
Jeudi, plusieurs grévistes ont par ailleurs écopé d’un « rappel à la loi » pour « agressions sonores » après des plaintes déposées par Elior, l’hôtel NH Collection et d’autres commerces, liées au piquet de grève devant lequel passent hommes d’affaires en déplacement et touristes.