Les quelque 350 salariés en CDI de l’usine Renault de Dieppe (Seine-Maritime) ne sont qu’en partie soulagés d’avoir appris que l’usine ne fermerait pas dans l’immédiat, a indiqué vendredi à l’AFP la CFDT (majoritaire).
« Les salariés sont moins inquiets mais c’est un soulagement contrôlé. L’usine ne fermera pas dans les trois ans, jusqu’à la fin de vie de l’Alpine 110. Après, c’est un point d’interrogation, on n’a pas de garantie. C’est une moyenne bonne nouvelle », a indiqué à l’AFP Dominique Seraffin, secrétaire CFDT du CSE de l’usine de Dieppe.
Le Canard enchaîné avait rapporté la semaine dernière que l’usine devait fermer.
La direction de Renault a annoncé vendredi la suppression de 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France, dans le cadre d’un plan d’économies sur trois ans. Quatre sites devrait être affectés en France dont Dieppe, où le groupe ouvre « une réflexion sur la reconversion de l’usine, à la fin de la production de l’Alpine 110 ».
Interrogés sur d’éventuelles suppressions de postes d’ici trois ans à Dieppe, M. Seraffin a répondu: « On espère que non. Y a pas de plan de suppression de postes » à Dieppe.
Certes Renault prévoit de produire 2.500 Alpine en 2020 après 5.000 en 2019 et 2018, mais « on a servi tous les passionnés d’abord. Maintenant on a un rythme régulier où on va chercher les clients », a ajouté M. Seraffin.
« Trois ans, ça laisse le temps de rebondir comme on l’a déjà fait sur ce site des dizaines de fois », a poursuivi le syndicaliste.
« On a l’autorisation de Renault d’essayer de chercher de l’activité même en dehors du groupe. Faut ramener un maximum d’activité pour ne pas fermer le site », a-t-il ajouté. Pour lui, il faut continuer l’Alpine tout en lançant une « activité à côté qui permet de mieux amortir nos coûts fixes ».
Trente six millions d’euros avaient été investis et 151 emplois créés dans cette usine pour lancer en 2017 l’Alpine 110, coupé sportif biplace à 58.500 euros en catalogue qui marquait alors les ambitions de Renault dans le haut de gamme.
Dieppe « possède un centre de production ultra-moderne » qui permettra « d’embrayer sur la voiture de demain », a estimé de son côté Sébastien Jumel député PCF de Seine-Maritime dans un communiqué.
Au micro de France Bleu Seine-Maritime,il a évoqué vendredi l’hypothèse de la construction d’un mini bus électrique à Dieppe. « C’est à Dieppe qu’a été apportée la preuve d’un renouveau industriel possible dans l’automobile made in France », a-t-il ajouté.
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