Le joaillier Tiffany, que le français LVMH va racheter pour 16,2 milliards de dollars, est « une icône de l’Amérique qui devient un peu française », a déclaré lundi à l’AFP Bernard Arnault, PDG du numéro un mondial du luxe qui signe la plus grosse acquisition de son histoire.
« C’est une marque très connue, une des rares marques mondiales à avoir une reconnaissance historique forte, à la fois aux Etats-Unis évidemment parce que c’est son premier marché, mais aussi en Asie », a résumé le milliardaire, qui ajoute ainsi une 76e marque au portefeuille de LVMH.
Les deux groupes ont annoncé lundi dans un communiqué commun avoir « conclu un accord définitif » en vue de l’acquisition de Tiffany par le numéro un mondial du luxe, pour environ 14,7 milliards d’euros, soit 16,2 milliards de dollars.
« C’est une marque emblématique, une icône de l’Amérique qui devient ainsi un peu française. Elle a beaucoup de potentiel et une histoire incroyable », a résumé Bernard Arnault.
Alors que Tiffany a perdu de son lustre ces dernières années, M. Arnault a estimé qu »‘il y a eu des hauts et des bas, donc il y a beaucoup de choses à faire. Et nous avons un peu d’expérience en joaillerie: nous avons ainsi multiplié le résultat opérationnel de Bulgari par cinq depuis son rachat en 2011″, a-t-il indiqué.
Grâce à Tiffany, LVMH – qui outre Bulgari compte également le joaillier Chaumet, racheté en 1999 – va pouvoir mieux rivaliser dans les bijoux haut de gamme – le seul secteur du luxe où il n’était pas numéro un – avec son concurrent (suisse) Richemont, propriétaire des griffes Cartier et Van Cleef & Arpels.
« La haute joaillerie se développe, c’est un peu comme la haute couture, et paradoxalement dans un monde où il y a un certain nombre de problèmes économiques. Mais les produits les plus qualitatifs, les plus artisanaux, attirent de plus en plus de clients, c’est à mettre en parallèle avec la hausse globale du niveau de vie dans toute une série de pays qui étaient loin de pouvoir acquérir ce genre de produits il y a vingt ans », résume M. Arnault.
« Aujourd’hui, l’attrait pour les produits les plus sophistiqués augmente, ce qui explique aussi la croissance du groupe LVMH dans son ensemble », selon lui.
Pour Bernard Arnault, ceux qui achètent de la joaillerie « sont des consommateurs qui, contrairement à la mode, s’intéressent à la pérennité et achètent un bijou pour le garder mais aussi pour le transmettre. Quand vous achetez une belle robe, il est rare qu’au bout de quelques dizaines d’années, cette robe reste d’actualité », a-t-il résumé.
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LVMH – MOET HENNESSY LOUIS VUITTON
TIFFANY & CO