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Déjà confrontés cet hiver à une baisse d’activité due aux violences en marge des manifestations des « gilets jaunes », hôteliers et restaurateurs parisiens craignaient de voir compromise leur activité du printemps et de l’été, après la dégradation d’une centaine de commerces samedi.
« Nous avions remonté la pente en janvier, mais là on va la redescendre », a déclaré à l’AFP Evelyne Maes, co-présidente pour l’Ile-de-France de l’Umih, principal syndicat patronal dans l’hôtellerie, la restauration, les bars, cafés et brasseries.
« Les images qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux, à la TV, dans les journaux étrangers détériorent l’image de Paris et amènent une réticence des touristes. Plus les établissements sont prestigieux, plus leur clientèle est craintive », a-t-elle poursuivi.
Si la chute des réservations devra être observée « dans les trois mois qui viennent », pour l’activité des restaurants l’impact est d’ores et déjà « dramatique », selon Mme Maes.
« La clientèle parisienne et de banlieue ne vient déjà plus le samedi soir, et beaucoup de restaurants n’ont même pas pu ouvrir samedi dernier » après les violences commises en marge de l’acte 18 des « gilets jaunes », dit-elle.
Et dans l’hôtellerie, ces dernières semaines l’activité avait déjà baissé « de 5 à 30%, selon les endroits et les catégories d’établissements », en raison des manifestations.
« Notre grande crainte est l’impact que cela aura au printemps, lorsque les gens font leurs réservations pour les ponts du mois de mai et l’été », affirme Mme Maes.
Selon la Chambre de commerce et d’industrie de Paris et d’Ile-de-France « 91 commerces ont été impactés par les manifestations » de samedi, dont « 80% assez lourdement touchés (casse, vols, incendies…) ».
Le montant des dégâts ne peut encore être estimé mais le bilan sera « très lourd » sur les Champs-Élysées dont « la très grande majorité des commerces » ont été atteints.
Sur la plus belle avenue du monde, la très grande majorité des commerces – pour 85 à 90%, des enseignes nationales et internationales- et des cafés-restaurants, une part importante des kiosques, dont trois ont été « quasiment détruits », a détaillé la CCI.
Restauration, hôtellerie, équipement de la personne, équipement sport et mode, bijouterie-joaillerie-horlogerie, téléphonie et technologie, parfumerie-cosmétique et optique, boulangerie-pâtisserie, banques: nombre de secteurs ont pâti de ces violences, souligne la CCI.
Dans ce contexte très difficile pour le commerce parisien, la CCI sollicite de la part des pouvoirs publics des « mesures fortes », parmi lesquelles « un véritable plan d’urgence » pour le commerce parisien, « à l’instar de celui proposé par l’Etat pour les commerces des métropoles de province ».
Samedi, les images de pillages et d’incendie du restaurant Fouquet’s, de magasins ou d’une succursale bancaire des Champs-Elysées, vitrine de la France à l’étranger, ont tourné en boucle dans les médias, même si elles tranchaient avec celles des autres défilés globalement très calmes de dizaines de milliers de manifestants « gilets jaunes » ou pour le climat dans la capitale et le reste du pays.