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Les reports et annulations de grandes manifestations sportives ou culturelles contrarient la saison estivale dans le sud de la France, que les propriétaires de super-yachts devraient bouder. Certains d’entre eux sont, par ailleurs, empêtrés dans des affaires qui devraient selon toute vraisemblance les tenir éloignés des rivages méditerranéens.
La sentence est tombée : « les grands festivals et évènements avec un public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu’à mi-juillet prochain », a déclaré Emmanuel Macron lors de sa dernière allocution télévisée. Une annonce qui était attendue, mais dont la confirmation par le chef de l’Etat a douché les derniers espoirs nourris par nombre de professionnels exerçant sur la Côte d’Azur, pour qui la saison estivale représente une part substantielle de l’activité. Festival de Cannes, départ du Tour de France, Nice Jazz Festival, Nuits Carrées d’Antibes, Jazz à Juan, Monaco Yacht Club… : la plupart des rassemblements draguant dans le sud de la France leur lot de touristes, starlettes et autres grandes fortunes de ce monde sont annulés, dans l’expectative de nouvelles décisions gouvernementales ou, au mieux, reportés.
Conséquence directe de cette atonie culturelle, sportive et festive, le nombre de yachts visibles dans les ports de la Côte d’Azur devrait, lui aussi, chuter drastiquement. Au plus grand désespoir des paparazzi, des badauds amateurs de belles coques et des professionnels du secteur, qui s’attendent à un été particulièrement morne. Si certains d’entre eux « espèrent, selon Eric Mabo, délégué général de la Fédération des industries nautiques (FIN), que cette perte sera récupérable dans le temps », d’autres secteurs, comme celui de la location de bateaux, « souffrent énormément ». « On ne peut pas prévoir le comportement des clients cet été, se désole encore M. Mabo. Si ça perdure, nombre d’entreprises dans le Vieux-Port à Marseille, à La Ciotat… seront en danger ». Et ce n’est pas l’interdiction faite par les autorités de Monaco aux propriétaires de yachts de sortir, pendant le confinement, leur navire du port de Monte-Carlo, qui devrait contribuer à rassurer les acteurs de la plaisance de luxe.
Ces propriétaires de yachts en pleins déboires personnels
Pandémie mondiale de coronavirus, confinement généralisé, annulations d’évènements en cascade… : si sur les rives méditerranéennes les plus beaux yachts de la planète risquent bien d’être aux abonnés absents cet été, ce rendez-vous manqué n’est cependant pas dû qu’à l’épidémie et à ses conséquences.
Malheureux hasard du calendrier, beaucoup des propriétaires de ces énormes navires traversent à l’heure actuelle des déboires, souvent personnels, voire intimes, qui hypothèquent dramatiquement leur présence sur les plus huppés des villégiatures estivales. Ainsi du milliardaire David Geffen, qui n’a rien trouvé de mieux que de partager, sur les réseaux sociaux, les affres de son confinement à bord du Rising Sun, un super-yacht estimé à 590 millions de dollars. Aussi immédiate que mondiale, la polémique qui a enflammé le Web devrait tenir l’Américain loin des côtes françaises pour quelques temps…
Peu de chances, également, d’apercevoir dans les ports méditerranéens les mâts du Black Pearl, un spectaculaire voilier « écologique », acheté pour 250 millions de dollars par l’oligarque russe Oleg Burkalov. En instance de divorce à la suite de la révélation de ses aventures avec une jeune compatriote, le milliardaire aurait transféré la propriété de son navire à un parent, un certain Nikolai Kazakov, afin de le protéger d’éventuelles retombées judiciaires. Problème : la fortune de Kazakov n’a rien à voir avec celle de son ami, et il n’aurait tout simplement pas les fonds nécessaires à l’entretien de son bijou flottant. Fera-t-il défaut, conduisant le Black Pearl à devoir être vendu ? La question reste ouverte…
En France, il sera tout aussi improbable d’admirer cet été le Barbara, le yacht d’un autre oligarque russe, Vladimir Potanin. Lui aussi empêtré dans un divorce houleux, le deuxième homme le plus riche de Russie pourrait se voir confisquer son navire de luxe si son ex-épouse, Natalia Potanina, parvenait à obtenir le tiers de sa fortune, soit la bagatelle de 5,76 milliards de livres sterling – somme qu’elle réclame désormais devant les tribunaux britanniques.
Enfin, on ne verra probablement pas davantage le Lady Beatrice, le yacht des frères David et Frederick Barclay, qui se déchirent à propos de la revente de leur hôtel familial, le Ritz London. Après un printemps atone, l’été risque de ne pas être plus chaud sur la Côte d’Azur…