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C’est une adresse mythique au 430 Kings Road, dans le quartier londonien de Chelsea. En 1971, Vivienne Westwood, épouse de Malcolm McLaren (après un premier mariage avec Derek Westwood) y installait sa toute première boutique.
Amatrice de fripe et de tissus de récupération, elle a créé là ses premières pièces emblématiques. En 1976-1977, son aura a considérablement augmenté : le groupe managé par son mari, les Sex Pistols, et les vedettes du punk américain, les New York Dolls, portaient ses créations lors de la déferlante de cette scène « No Future » dans les charts. Avec une démarche « Do It Yourself » assumée, la jeune femme d’alors cousait les pièces dans l’arrière-boutique avant de les proposer aux clients directement.
C’est à travers l’imagerie des Sex Pistols que le style punk s’est affirmé dans l’imaginaire occidental. Avec les t-shirts déchirés de Johnny Rotten, puis les épingles à nourrice arborées par Sid Vicious, l’expression rebelle et nihiliste du genre musical se retrouvait directement sur les tenues des musiciens. Dans une approche totalement post-moderne, Vivienne Westwood pouvait passer très facilement d’un style renaissance déstructurée à des récupérations d’uniforme de la Seconde Guerre mondiale.
Devenue une icône de la mode britannique, elle débute les défilés en 1981, et son label continue de croître, bien après la fin du punk, au début des années 1980. Au fur et à mesure, son univers s’est étendu à des parfums, ainsi qu’à des collections pérennes, comme Red Label ou Anglomania. Véritable artiste baroque du monde de la mode, elle laisse son nom dans l’histoire : décédée hier à 81 ans, Vivienne Westwood reste l’une des figures les plus novatrices du design de vêtement au XXe siècle.