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Alors que l’économie internationale enregistre sans doute sa pire crise depuis la Grande Dépression, le directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce, Roberto Azevedo, démissionne.
L’homme politique brésilien, diplomate, avait remplacé à ce poste Pascal Lamy en 2013. Son départ effectif, début septembre, intervient un an avant la fin prévue de son mandat.
Des raisons « personnelles et familiales » l’auraient conduit à prendre cette décision. Il a démenti toute ambition politique, la presse l’annonçant ces derniers temps comme un opposant possible à Jair Bolsonaro lors des prochaines présidentielles dans son pays d’origine.
Une nouvelle qui tombe bien mal pour l’institution supranationale, fortement critiquée par l’administration américaine. Le président Trump n’a cessé de mettre en doute son fonctionnement. De plus, la guerre commerciale entre la Chine et les USA, les entorses multiples aux traités de régulation internationale et les restrictions d’exportation actuelles montrent une certaine fragilité de l’organisme face aux puissances mondiales.
Au sein même de ses instances, l’OMC traverse une période compliquée, son Organe de Règlement des Différends étant paralysé depuis 2017, les États-Unis bloquant la nomination des juges d’appel chargé de trancher en cas de litiges.
Une source diplomatique a précisé à l’AFP que le successeur de Roberto Azevedo pourrait être un représentant de l’Afrique. Un symbole fort, au moment où l’OMC, pour sauver son indépendance, a besoin d’une gouvernance qui ne paraisse pas inféodée aux belligérants chinois ou américains dans le conflit économique mondial.