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L’édition 2019 de la grand-messe annuelle de l’innovation a permis aux start-up françaises de briller. L’occasion de se pencher sur le succès rencontré par certaines d’entre elles sur le marché de l’audio haut de gamme.
Un bon cru. L’édition 2019 du Consumer Electronics Show (CES), qui se tenait comme chaque année à Las Vegas, a fait la part belle aux entreprises et jeunes pousses françaises. Pas moins de 421 d’entre elles, contre 412 l’an dernier, ont en effet fait le déplacement dans le désert du Mojave du 8 au 12 janvier. Et si la délégation française n’a pu rivaliser avec les 1 800 sociétés américaines présentes, elle a pu s’enorgueillir d’aligner 26% des start-up exposées, contre 25% pour les jeunes pousses originaires des Etats-Unis.
« Garder une longueur d’avance »
Contrairement aux éditions précédentes, la plupart des régions françaises présentes au CES ont répondu favorablement à l’appel de Business France, l’agence de promotion des entreprises tricolores à l’international, en acceptant d’être représentées sous la bannière de la French Tech et au sein du même espace d’exposition. Une manière de renforcer la visibilité des start-up hexagonales auprès des visiteurs étrangers, et de vanter, collectivement, les mérites de nos entreprises les plus innovantes.
« Il faut produire un effet de masse pour avoir les champions de demain, argumente dans les pages de Challenges Sébastien Montusclat, responsable sectoriel numérique de Bpifrance, la banque publique d’investissement. D’autant que les autres pays ont cela en tête. Il faut garder une longueur d’avance ». Pas question, pour autant, d’investir le CES sans une innovation présentable et un agenda rempli de rendez-vous, au risque de louper le coche : « il faut y aller avec quelque chose d’abouti, renchérit M. Montusclat. Si vous venez avec une innovation géniale mais que vous n’êtes pas au rendez-vous, vous créerez de la frustration ».
Divacore, Devialet : les pépites françaises du son haute précision
Mais quelles sont ces pépites technologiques à faire la fierté de la France à l’étranger ? Impossible, tant les domaines d’applications sont divers et variés, d’en livrer un panorama exhaustif ; cette année cependant, les technologies audio de pointe se sont taillées la part du lion. A l’image des accessoires sans fil de Divacore, une entreprise du Grand Est qui était, en 2017, présente au CES : « un rêve d’enfant », confie sa co-fondatrice, Linh Tran, à La Tribune.
« La première participation au CES de Las Vegas nous a permis d’établir des contacts aux États-Unis. En 2018, nos produits ont été référencés sur le site de vente en ligne du Moma à New York. Ce référencement correspond à une reconnaissance prestigieuse, mais il ne signifie pas que nos ventes ont décollé. Nous aborderons véritablement le marché américain l’année prochaine, après notre prochaine levée de fonds et après être retournés au CES », explique encore Linh Tran, dont l’entreprise a levé un million d’euros en 2016.
Non présente au CES 2019, l’ex-jeune pousse Devialet, spécialiste du son haut de gamme, est elle aussi devenue une véritable icône de la French Tech. Avec pas moins de 160 brevets déposés et près de 400 salariés, dont une centaine affectée uniquement à la R&D, l’ETI (entreprise de taille intermédiaire) a levé 160 millions d’euros depuis 2010. Et compte parmi ses actionnaires les plus grands noms de l’entrepreneuriat tricolore, au premier rang desquels Bernard Arnault (LVMH), Xavier Niel (Iliad), Marc Simoncini (Jaïna Capital), Jacques-Antoine Granjon (Vente-privee.com) ou encore Bpifrance.
Un succès qui reflète le positionnement élitiste de Devialet, dont les enceintes sont de véritables petits bijoux de technologie, délivrant un son haute-fidélité particulièrement puissant. Si les premiers produits développés par Devialet affichaient des prix compris entre 5 000 et 28 000 euros, l’entreprise mise désormais sur des enceintes plus accessibles, comme cette « Phantom », dont le tarif avoisine les 1 000 euros – et qui est déjà en rupture de stock chez la plupart de ses revendeurs. Une stratégie qui « va nous permettre de toucher des millions de personnes », se félicite dans Paris Match Franck Lebouchard, le directeur général de Devialet, selon qui l’entreprise est partie « à la conquête du monde ».
Un nouvel indice boursier pour la French Tech
Signe du dynamisme des start-up technologiques françaises, le secrétaire d’Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi, a annoncé le 8 janvier réfléchir au lancement prochain d’un indice boursier réservé aux start-up tricolores les plus prometteuses. Intitulé « Next 40 », il sera l’indice « des 40 start-up dont on considère qu’elles ont le plus fort potentiel de développement économique et d’impact sur la planète et les humains », a déclaré le ministre. De quoi booster la visibilité et l’attractivité d’une French Tech qui n’a décidément plus à rougir de ses exploits.