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Alors que le magazine Challenges a dévoilé son classement des patrons français les plus performants, certains d’entre les lauréats se distinguent aussi pour avoir répondu à l’appel d’Emmanuel Macron et avoir décidé de verser une prime exceptionnelle à leurs salariés. Le secteur du luxe ne fait pas exception.
Dans la presse, chaque fin d’année est synonyme de classements, « Tops de l’année » et autres palmarès tirant le bilan des douze mois écoulés. Les grands patrons français n’échappent pas au phénomène. Ainsi, le magazine Challenges, en partenariat avec Oddo BHF, a publié mi-décembre son classement des patrons « les plus performants », qui évalue les chefs d’entreprise tricolores en termes de croissance, de rentabilité et de résultats boursiers.
Le secteur du luxe bien représenté
En 2018 se hissent donc sur le podium des patrons du CAC 40 les plus performants Gilles Schnepp (Legrand), déjà numéro 1 en 2016, suivi de Philippe Brassac (Crédit Agricole) et Antoine Frérot (Veolia Environnement). Réputé pour sa grande discrétion médiatique – son dernier tweet remonte à février 2018 –, Gilles Schnepp est récompensé pour ses « mots d’ordre » que sont, chez l’électricien Legrand, « l’agilité, la régularité et l’esprit d’équipe ».
Mais le secteur du luxe n’est pas en reste. Premier patron du secteur dans le classement, Bernard Arnault, le PDG de LVMH, obtient ainsi la 6e place ex æquo. Son groupe a réalisé, en 2017, un chiffre d’affaires de 42,6 milliards d’euros, en croissance moyenne sur trois ans de 11,6%, soit une sur-performance de 3,8% par rapport à la moyenne du secteur. LVMH se classe ainsi au 21e rang pour sa rentabilité et au 8e pour sa performance boursière.
Alex Dumas (Hermès) décroche quant à lui la 11e place ex æquo, avec un chiffre d’affaires de 5,5 milliards d’euros, en croissance de 10,4%, et une excellente rentabilité moyenne de 37,2%. Il est immédiatement suivi par François-Henri Pinault (Kering), dont le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 15,5 milliards d’euros, en hausse de 15,5% ; Kering qui obtient également la seconde place du classement en termes de performance boursière. A la 36e position, Jean-Paul Agon (L’Oréal) clôt ce palmarès des patrons de groupes de luxe français.
Prime de fin d’année : les groupes de luxe répondent à l’appel de Macron
Si les grands patrons hexagonaux font la Une des médias en cette fin d’année, c’est aussi en raison de la grogne sociale, qui s’est cristallisée à travers le mouvement des « gilets jaunes ». Convoqués à l’Elysée le 12 décembre par le président de la République, Emmanuel Macron, une centaine de patrons et de représentants d’entreprises ont été invités à consentir un effort financier en faveur de leurs salariés.
La fameuse « prime de fin d’année » d’environ 1 000 euros, défiscalisée et désocialisée, réservée en théorie aux travailleurs gagnant moins de trois fois le Smic, soit environ 3 600 euros net. Plusieurs grands groupes français ont répondu à la « mobilisation générale » demandée par Emmanuel Macron, à l’image de Total, qui a promis 1 500 euros à ses salariés, de Free et Altice, qui envisagent une prime de 1 000 euros, ou encore de l’opérateur Orange, où le montant de la prime exceptionnelle devrait fluctuer entre 500 et 1 000 euros.
Selon Les Echos, le leader mondial du luxe, LVMH, qui emploie près de 30 000 personnes en France, s’est lui aussi engagé à verser une prime, jugeant qu’elle représentait « une excellente mesure, de nature à soutenir sans délai le pouvoir d’achat », et qu’il « appliquera cette mesure dès que la loi le permettra ». « Les modalités d’attribution de cette prime exceptionnelle seront précisées dans les jours qui viennent », explique le groupe de Bernard Arnault.
Selon les informations recueillies par Europe 1, « Kering (propriétaire d’Yves Saint Laurent, Gucci, Balenciaga…) a acté le principe d’une prime de fin d’année mais doit encore étudier les modalités. Même position chez Hermès », sans que l’on connaisse non plus, pour l’heure, le montant et les conditions de son versement aux salariés. A noter que si les grands groupes multinationaux ont les moyens de verser de telles primes, ce n’est, évidemment, pas le cas pour la plupart des PME, ainsi que pour les marques de retail qui ont souffert des perturbations des dernières semaines.
Pour l’analyste Stéphane Colliac (Euler Hermes), un quart des emplois en France pourrait être concerné par cette prime, ce qui représenterait une enveloppe globale de 2 milliards d’euros. « L’impact serait comparable à l’effet qu’a eu sur les dépenses des Français la victoire des Bleus à la Coupe du monde, explique-t-il au Monde, soit une hausse de 0,2 point de la consommation pour l’année ». Un coup de pouce des plus bienvenus avant Noël.