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« Respecter la tradition et oser l’insolence » : telle était la devise de Christian Dior. Un mot d’ordre toujours appliqué à la lettre par la Maison qui, tout en développant sa stratégie de vente en ligne et sur la plus belle avenue du monde, continue, grâce au talent de Maria Grazia Chiuri et au savoir-faire de ses couturières, d’honorer l’héritage du styliste.
Un nouveau site, pour une nouvelle année riche de promesses. La Maison Christian Dior, propriété du numéro un mondial du luxe LVMH, a dévoilé fin décembre 2018 son nouveau site Internet. Une plateforme aux lignes épurées, qui fait la part belle aux expériences omnicanales. Plus intuitif que sa précédente version, le site s’inspire des recettes et codes des réseaux sociaux, tout en permettant aux clients de personnaliser et précommander les créations de la marque. Une partie magazine et actualités, ainsi que des stories éditoriales, mettent enfin « en lumière l’héritage et l’audace créative de la Maison ».
« Rendre accessibles partout dans le monde le luxe et le rêve signés Dior »
Cette nouvelle mouture a pour objectif, selon la Maison, de « rendre accessibles partout dans le monde le luxe et le rêve signés Dior (…), tant auprès des Millennials attachés à la vente en ligne qu’auprès des autres générations, grâce à un site novateur et au plus près des attentes de nos clients ». En effet, c’est tout l’univers Dior, de la mode à la beauté, en passant par la maison, qui est réuni sur le site. Le packaging fait également l’objet d’un soin tout particulier, les produits commandés en ligne étant livrés assortis de papier de soie parfumé et de l’iconique ruban Dior, symbole de cadeau.
Si Dior investit le Web, la Maison n’oublie pas le retail et les boutiques physiques, lieux expérientiels par excellence. A la fin de l’année dernière, Christian Dior Parfums a, en effet, inauguré au 52, avenue des Champs-Elysées, à Paris, un écrin dédié à ses créations olfactives. Et la Maison s’apprête à reprendre l’ancienne boutique occupée par Lancel, au numéro 127 de la plus belle avenue du monde, afin d’y installer une enseigne Christian Dior Couture. Un futur flagship de près de 900 mètres carrés dont, gageons-le, la planète mode n’a pas fini d’entendre parler…
« Respecter la tradition et oser l’insolence »
A la conquête de nouveaux marchés, la Maison n’oublie pas ses racines. Celles qui plongent dans les fondations de l’hôtel particulier sis à l’angle de l’avenue Montaigne et de la rue François Ier, où sont toujours hébergés, depuis 1947, ses ateliers haute couture. Une trentaine de couturières y travaille sous la supervision de la première d’atelier, Florence Chehet, en charge de l’atelier « flou » depuis maintenant quinze ans. « Chaque modèle est réalisé par quatre couturières, en moyenne, sous la responsabilité d’une première main, gardienne du savoir-faire Dior », explique cette dernère dans l’édition du 25 décembre du quotidien Sud-Ouest.
« Etre couturière haute couture chez Dior ne nécessite pas d’études particulières, poursuit Florence Chehet. Nous pouvons prendre des apprenties dès la sortie de classe de 3e que nous formons. (…) Mais la qualité la plus importante est d’avoir la fibre, de sentir ce que l’on fait et, selon la sensibilité des personnes, je leur confie tel ou tel type de modèle, de tissu… ». Des modèles qui nécessitent parfois quelque 400 heures d’un travail aussi minutieux qu’inchangé depuis les origines : « le style change mais la façon de travailler ne change pas », tranche la première d’atelier.
Une maxime que pourrait faire sienne Maria Grazia Chiuri, la première femme que la Maison a choisie en tant que directrice artistique. Nommée en 2016, la créatrice confie au quotidien régional s’être immédiatement « confrontée à la tradition de Dior, qui consiste à mettre la femme au centre, en déjouant les attentes et en remettant en question ce que nous tenons pour acquis. Je suis convaincue que même les symboles, tel que le tailleur Bar, peuvent être revisités de manière créative ».
« Se confronter à l’héritage d’une maison historique comme Dior revient à se confronter aux fondamentaux de la mode. Mais ce passé mythique doit toujours être remis en question. ‘Respecter la tradition et oser l’insolence’, tel était le mot d’ordre de Christian Dior », rappelle une Maria Grazia Chiuri bien décidée à conjuguer tradition et modernité.