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On la dit parfois sur le déclin, en proie à l’agitation politique, frappée en plein coeur par les attentats… Mais Paris prouvera en 2019 qu’elle sait rester fidèle à son statut de carrefour des arts. Passage en revue des principales forces de la capitale pour l’année qui commence, et pour celles qui suivront.
Plus que jamais une vitrine de la création contemporaine
Les légendes comme Karl Lagerfeld ont beau tirer leur révérence, s’il est un secteur où Paris restera toujours Paris, c’est la mode. La ville de Chanel et Saint Laurent continue d’occuper la plus haute marche sur le podium des podiums. Plus de 300 défilés par an y sont organisés avec 50 % de marques étrangères présentes dans le calendrier, contre 13 % à Milan, 9 % à New York. Pour Pascal Morand, « la mode est l’atout majeur du soft power à la française ». Le président de la Fédération de la haute couture compte sur l’ouverture prochaine de l’Institut français de la mode pour maintenir cette suprématie.
Mais il n’y a pas que la mode où les artistes choisissent Paris pour dévoiler leurs nouvelles créations. Théâtre, musique, arts plastiques et photographie témoigneront cette année encore de la vitalité de la capitale française. Avec une question qui agitera tous ceux qui se battent pour attirer les meilleurs talents : quel sera l’impact du Brexit sur l’attractivité de la capitale britannique, et par ricochet sur Paris ? L’affluence à la FIAC, en octobre, comparée à celle de Frieze, son grand rival londonien, offrira un premier indice sur le futur équilibre des forces.
L’autre tendance à suivre, car elle dessinera le Paris culturel de demain, est celle du décentrage. De plus en plus d’espaces ouvrent leurs portes dans des lieux autrefois ignorés, notamment au-delà du périphérique. Rendez-vous à la fin de l’année à Romainville pour découvrir la Fondation Fiminco, dédiée à l’art contemporain, ainsi que les collections du FRAC.
Les musées au sommet
Avec 170 musées, Paris reste un pourvoyeur inégalé d’expériences artistiques. Ces dernières années, les locomotives ont été à la fête. Ainsi le Louvre a enregistré l’an passé un record de fréquentation en franchissant la barre symbolique des 10 millions de visiteurs, quand le Met de New York atteignait les 7 millions. Un record qui doit beaucoup à une programmation qui a su marier les valeurs sûres (Delacroix) et les choix audacieux (le parcours Jay Z-Beyoncé).
Cette année, les responsables du musée comptent sur les 30 ans de la pyramide et sur la grande rétrospective Léonard de Vinci célébrant les 500 ans de la mort du maestro pour réitérer la performance. La force des musées parisiens est de disposer d’un fonds pléthorique, prétexte à tous les croisements et à toutes les alchimies. Ainsi, à partir de mai, le Centre Pompidou confrontera des oeuvres du paléolithique et du néolithique avec les avant-gardes modernes.
Sans oublier la réouverture cette année de plusieurs musées longtemps fermés au public pour rénovation, dont le Carnavalet, consacré à l’Histoire de la ville, le Palais Galliera, dédié à la mode et la maison de Balzac – par la plume, l’un des meilleurs peintres de la capitale.
Mille invitations au voyage
Frissons, exotisme, désirs d’ailleurs : depuis l’époque des grandes expositions universelles, Paris a toujours su appréhender le monde en proposant des dispositifs temporaires, parfois monumentaux, dédiés à des destinations lointaines.
Impossible de citer toutes les occasions de voyager qui s’offriront aux curieux en cette année 2019, aussi se contentera-t-on d’évoquer deux grands moments où la Ville Lumière reflétera l’éclat des rêves.
D’abord, l’Egypte sera au centre de l’attention de mars à septembre, 50 ans après ce qui reste connu comme «l’exposition du siècle». La Villette accueillera à nouveau le Trésor de Toutankhamon, avec un tiers de pièces jamais sorties du pays des pharaons.
Et puis le plus merveilleux des voyages. Cyrano l’avait rêvé, Neil Armstrong l’a fait : pour les cinquante ans du premier pas de l’Homme sur la lune, le Grand Palais proposera dès le mois d’avril une exposition entièrement dédiée à la représentation de l’astre, où Marc Chagall croisera Salvador Dali. Réservation chaudement recommandée.