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Les marques de mode sont de plus en plus nombreuses à recourir à l’image de ces « fils et filles de » dans leurs défilés ou campagnes de communication. Une manière d’élargir leur public, en surfant sur l’aura de ces « influenceurs » aux millions d’abonnés.
Beaux, jeunes, et bien nés. Qu’ils chérissent ou fuient la célébrité, les « fils et filles de » stars du cinéma, de la mode ou de la musique ont toujours attiré l’attention sur eux. On attend, fébrile, leur naissance, surtout si leurs deux parents sont célèbres. Dans les pages en papier glacé des magazines people ou sur les réseaux sociaux, on suit leurs premiers pas, on épie leurs premiers amours, on compare leur réussite à celle de leurs géniteurs. De tout temps, les dynasties familiales ont passionné le public.
Des podiums aux publicités, les enfants de stars courtisés par la mode
Un engouement qui n’a pas échappé au secteur du luxe et de la mode. Depuis plusieurs années, ces jeunes au nom célèbre sont en effet la coqueluche des grandes marques de mode, qui ne cessent de les mettre en avant dans leurs campagnes de publicité ou sur les podiums. Un deal gagnant-gagnant : les enfants de stars confortent leur notoriété et leur carrière professionnelle, alors qu’en recourant à une « marque personnelle » qui fascine des millions d’adolescents, les marques de mode misent sur une valeur sûre, immédiatement reconnaissable par les consommateurs.
La liste de ces « fils et filles de » accédant au statut d’égérie de mode donne le tournis. A tout seigneur tout honneur, c’est sans aucun doute à la famille Jenner-Kardashian que revient la palme de cette pratique familiale. A commencer par Kendall Jenner, « la sœur de Kim Kardashian » qui, du haut de ses plus de 50 millions d’abonnés Instagram, enchaîne les couvertures de magazines et campagnes publicitaires. La jeune femme a même intégré deux années consécutives le casting exclusif des tops défilant pour Victoria’s Secret.
Sa petite sœur, Kylie, n’est pas en reste. Elle qui n’avait que dix ans lorsque sa vie quotidienne a été diffusée dans le monde entier a signé un contrat d’un million de dollars pour devenir l’ambassadrice de la marque de sportswear Puma. Encore plus jeune, Kaia Gerber, la fille de Cindy Crawford et Rande Gerber, a à 16 ans seulement fait ses débuts lors de la Fashion Week de septembre 2017, et a depuis prêté son visage aux campagnes de publicités de Chanel, Marc Jacobs Beauty et Calvin Klein.
Fille de Vanessa Paradis et de Johnny Depp et, à ce titre, nouvel « enfant royal » de la presse française, Lily-Rose Depp et sa moue boudeuse affole déjà la planète mode, dont elle est devenue, à 17 ans à peine, l’une des muses les plus en vue. Ayant rencontré lc couturier Karl Lagerfeld dès ses 8 ans, quoi de plus normal qu’elle ait développé avec lui une réelle complicité, au point de s’imposer comme l’une des principales égéries de la maison de couture française, dont elle a incarné le parfum N°5 L’Eau.
Moins exposés que leurs consoeurs, les « fils de » se font eux aussi leur place au soleil. A l’image de Gabriel-Kane Day-Lewis, le fils d’un des couples les plus iconiques du show-business, l’acteur Daniel Day-Lewis et la française Isabelle Adjani. Membre de l’agence de mannequin IMG Models, Gabriel-Kane a posé pour Calvin Klein, Zadig & Voltaire ou encore Paco Rabanne. Classé parmi les 50 Français les plus influents par le magazine Vanity Fair, le jeune premier au corps tatoué s’est aussi illustré sur les podiums de Dunhill, Chanel ou Dolce & Gabbana.
Comme sa sœur Iris Law, qui a défilé pour Burberry, Rafferty Law, fils de Jude Law et de l’actrice britannique Sadie Frost, signe très jeune avec une agence de mannequins. Dès 2014, il défile à New York pour DKNY, avant de défiler pour Dolce & Gabbana en 2016. Enfin, n’oublions pas les filles de Sylvester Stallone Sophia et Sistine, Levi, le petit-fils de Bob Dylan, Brooklyn Beckam, fils du footballeur éponyme et de Victoria, Willow, fils de l’acteur Will Smith ou, en France, Ilona Smet, née de l’union de David halliday et d’Estelle Lefébure…
« Starification de l’enfance »
Cette intérêt grandissant des marques de mode pour les enfants de célébrités ne doit rien au hasard. Ces Millenials, particulièrement actifs sur les réseaux sociaux comme Instagram ou Twitter, où ils cumulent des dizaines de millions d’abonnés, sont des « influenceurs » à même de les aider à capter un plus large public. « Quand vous mettez en avant par exemple Vanessa Paradis et sa fille chez Chanel, l’une permet l’identification des quadras, tandis que la fille permet de recruter une génération un peu plus jeune », explique à BFMTV Gachoucha Kretz, enseignante en marketing de la mode et du luxe à HEC.
Le risque de cette exposition médiatique précoce réside dans ce que la spécialiste des tendances Cécile Poignant appelle la « starification de l’enfance ». Un phénomène qui, selon elle, remonte à la couverture de Vanity Fair de 1991, avec l’actrice américaine Deni Moore posant nue et enceinte. « Pour pas mal de mannequins ou de célébrités, l’enfant est devenu un peu un accessoire de mode, un faire-valoir », s’inquiète encore l’experte, qui conclut : « Est-ce qu’il y a toujours du talent derrière ? On verra ceux qui s’inscrivent dans la durée ».