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Le groupe britannique de vêtements et accessoires de luxe Burberry a vu ses ventes chuter de 45% sur un an à 257 millions de livres lors de son premier trimestre décalé, et envisage des centaines de suppressions d’emplois, subissant l’impact de la pandémie.
Malgré une amélioration en juin notamment en Asie mais aussi aux Etats-Unis et en Europe avec un début de déconfinement, le groupe s’attend à ce que la fréquentation de ses magasins pâtisse encore fortement des mesures de lutte contre le Covid-19 au deuxième trimestre et table sur des ventes en recul de 15 à 20%.
Le groupe envisage donc une réorganisation et notamment la suppression de 500 emplois, soit 5% de ses effectifs mondiaux (10.000 personnes), a indiqué à l’AFP une porte-parole mercredi.
Au Royaume-Uni, ces changements porteraient sur des fonctions administratives et pourraient se traduire par la suppression de 150 postes sur un total de 3.500, même si des consultations sont encore en cours.
« Nous espérons redéployer une partie de ces rôles pour réduire le nombre de licenciements », précise cette porte-parole.
Ces changements devraient permettre de dégager des économies de 35 millions de livres dès cette année, 55 millions sur une base annualisée, avec une charge de restructuration de 45 millions de livres.
Entre avril et juin, le chiffre d’affaires s’est effondré de 75% sur un an en Europe et de presque autant aux Etats-Unis mais moins en Asie (-10%) où l’activité a nettement repris en Chine, l’un des principaux marchés du groupe, détaille Burberry dans un communiqué.
Les économies occidentales et asiatiques ayant commencé à rouvrir progressivement à partir de mai, le recul des ventes sur un an s’est toutefois atténué et n’était plus que de 20% en juin, note le communiqué.
Les ventes ont notamment renoué avec la croissance en Asie avec un bond de 30% en Chine continentale en juin comparé aux niveaux d’avant la pandémie en janvier, certains clients chinois qui voyagent d’ordinaire à l’étranger ayant reporté leurs achats sur les magasins locaux.
« Lors de notre premier trimestre, le chiffre d’affaires a été durement heurté par la chute de la demande de produits de luxe à cause du Covid-19 et nous nous attendons à ce qu’il faille du temps pour revenir aux niveaux d’avant la crise », notamment en raison de la lente reprise du trafic aérien international, note Marco Gobbetti, directeur général du groupe, cité dans le communiqué.
Burberry fait une grande partie de son chiffre d’affaires auprès de touristes, notamment dans les aéroports.
M. Gobbetti se dit « encouragé » par le rythme de reprise des ventes en juin et par la réaction « excellente » aux lancements de nouveaux produits, en ligne notamment. « D’après nos performances en juin, nous prévoyons des ventes au deuxième trimestre en recul de 15 à 20% » sur un an.
Le groupe s’attend à ce que le deuxième trimestre (juillet à septembre) continue à subir un impact fort de la pandémie avec un flux de touristes « encore négligeable » en magasins et encore nombre de magasins fermés ou fonctionnant à horaires réduits.
Ces perspectives d’une reprise très lente faisaient chuter le titre de 7,5% en milieu de matinée à la Bourse de Londres.
ved/bp/lth
BURBERRY GROUP
LONDON STOCK EXCHANGE GROUP PLC