|
|
La maison italienne Prada, qui commence à préparer une succession familiale, a présenté dimanche une collection masculine printemps-été 2019 pleine de couleurs et avec un grand souci porté à la coupe, au troisième jour de la Semaine de la mode milanaise.
Premier groupe de luxe italien, Prada a connu quelques années compliquées, mais depuis la fin 2017, ses ventes sont reparties à la hausse.
Alors que de nombreuses maisons fusionnent leurs défilés hommes et femmes, faisant de cette Fashion week hommes un rendez-vous très féminin, la maison milanaise tient, elle, à conserver les deux calendriers.
Assis sur des sièges gonflables transparents répartis dans un grand hall brut gris-blanc, les journalistes, fashionistas et blogueurs ont découvert une garde-robe hommes vibrante de couleurs, en bloc ou en imprimés.
L’homme Prada porte une maille à manches courtes bleue sur un pantalon vert sapin ou un pull vert sur un pantalon jaune.
Il arbore la chapka –avec oreilles remontantes– même en été et ne sort pas sans son petit sac à main, porté sur l’épaule.
Les shorts –unicolore ou dans des imprimés explosifs — sont très courts et très près du corps, à arborer avec des chaussettes montantes sportives, et des tennis ou des chaussures bateaux.
« J’ai essayé de faire (une collection) élégante d’une nouvelle manière. J’ai beaucoup travaillé sur le design (…) afin d’avoir la veste parfaite, le short parfait… », a expliqué Miuccia Prada, à la fin du show, en soulignant avoir conçu un vestiaire pour « des jeunes hommes sexy ».
Parmi les invités du premier rang figurait la blogueuse et styliste Chiara Ferragni, aux 13,2 millions d’abonnés sur Instagram.
Y assistait aussi Lorenzo Bertelli, le fils aîné de Miuccia Prada et de Patrizio Bertelli, le duo à la tête de la maison italienne.
– Pas de vente du groupe –
M. Bertelli a récemment indiqué que Lorenzo, devenu en septembre dernier le chef de la communication numérique du groupe, pourrait un jour diriger Prada.
Pilote de rallye, Lorenzo, 30 ans, a rejoint en 2015 le conseil d’administration de l’entreprise.
« Lorenzo est en train d’acquérir du savoir-faire et de l’expérience à l’intérieur de l’entreprise, notamment en communication. Il se prépare à devenir un jour, s’il le veut, le patron de Prada », a déclaré Patrizio Bertelli lors de l’inauguration d’une nouvelle usine du groupe en Toscane le 8 juin.
Il a néanmoins précisé qu’en dépit de ses 72 ans, il ne voyait pas de raison de prendre maintenant sa retraite, liée, selon lui, à un certain « état physique et mental ». Son épouse est elle âgée de 70 ans.
Patrizio Bertelli a par ailleurs exclu que la famille puisse vendre sa participation de 80% dans le groupe, qui compte aussi les marques Miu Miu, Church’s et Car Shoe. « Nous ne vendons pas, nous ne vendrons jamais », a-t-il martelé lors de l’inauguration.
Les groupes français Kering et LVMH, mastodontes du luxe, ont racheté ces 20 dernières années plusieurs grandes marques du luxe italien, à l’image de Gucci, Loro Piana ou Fendi.
Patrizio Bertelli et son épouse ont réussi à transformer Prada –une petite entreprise milanaise de maroquinerie fondée en 1913 par le grand-père de Miuccia– en un géant du luxe.
Mais la maison, cotée à la Bourse de Hong Kong, a enregistré un recul de ses ventes et profits ces dernières années. En 2017, son bénéfice net a ainsi baissé de 10,5%, à 249 millions d’euros, tandis que son chiffre d’affaires diminuait de 3,6%, à 3,1 milliards.
Néanmoins, la tendance s’est inversée en fin de l’année dernière, et la reprise s’est confirmée durant la première partie de 2018.
Le groupe profite notamment de la forte demande pour le luxe en Chine, où ses ventes ont progressé de 8% à taux de change constants l’an passé.
cco/fjb
PRADA
KERING
LVMH – MOET HENNESSY LOUIS VUITTON