La Papouasie-Nouvelle-Guinée s’est offerte selon la presse australienne trois Bentley en vue d’un prochain sommet Asie-Pacifique, décision qui ne devrait pas manquer d’être critiquée après l’achat de 40 Maserati par ce pays qui compte des millions de pauvres.
Les trois limousines Bentley Flying Spur (groupe Volkswagen) commandées pour le sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique organisé en novembre à Port Moresby coûtent chacune plus de 320.000 dollars australiens (200.000 euros), a rapporté le journal The Australian.
Les luxueux véhicules font le voyage par la mer, ajoute le journal, qui publie une facture contractée auprès de South Pacific Ventures, une société malaisienne.
Le Premier ministre de Papouasie Peter O’Neill est déjà sévèrement critiqué pour avoir déboursé l’équivalent de près de 5,8 millions d’euros pour une flotte de Maserati (groupe Fiat-Chrysler) qui serviront à transporter les dignitaires du sommet à Port-Moresby, où la moitié de la population vit dans des bidonvilles.
De nombreuses critiques ont fusé, jugeant que l’argent ainsi dépensé l’aurait été plus utilement pour remédier aux problèmes sociaux d’un pays où la polio et la tuberculose ont refait leur apparition.
Les parlementaires d’opposition menacent d’appeler à une grève nationale sur cette question, déclarant qu’elle était le symbole de la corruption du gouvernement.
« Nous sommes dégoûtés », a écrit lundi sur les réseaux sociaux Bryan Kramer, parlementaire de l’opposition, après une rencontre avec ses collègues.
« Nous avons décidé que nous en avons plein le dos de voir notre peuple souffrir alors que les membres du Parlement (…) entrent en collusion avec des opportunistes à l’étranger pour voler notre peuple ».
La grève initialement prévue cette semaine a été reportée au 25 octobre pour éviter un téléscopage avec des examens scolaires, selon M. Kramer.
Le gouvernement argue que les voitures de luxe sont indispensables lors d’événements prestigieux comme l’Apec et qu’elles seront revendues au secteur privé après le sommet. Il dit que les acheteurs se bousculent au portillon, ce que dément l’opposition.
Plus d’un tiers des huit millions d’habitants de Papouasie-Nouvelle Guinée vivent sous le seuil de pauvreté.
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