Le constructeur allemand de voitures haut de gamme BMW a révisé à la baisse mardi ses prévisions de résultats pour 2018, évoquant notamment les « distorsions » du marché provoquées par les nouveaux tests d’émissions polluantes WLTP.
Pour sa branche automobile, la principale du groupe, BMW n’attend plus qu’une marge opérationnelle d' »au moins 7% », contre 8 à 10% précédemment, ainsi qu’une « légère baisse » des ventes annuelles, auparavant prévues en petite hausse.
Il s’agit du premier avertissement sur résultat de BMW en dix ans, selon l’agence allemande DPA.
L’entreprise munichoise, fabricante des BMW et Mini, évoque notamment une « compétition plus forte qu’attendu sur plusieurs marchés européens » liée à l’entrée en vigueur des normes WLTP.
Contrairement à Volkswagen, qui a du stocker des milliers de voitures en attente d’homologation et ralentir sa production, les nouvelles normes n’ont jusque là pas mis BMW en difficultés.
Mais, selon plusieurs experts, les retards dans la mise en conformité ont poussé certains constructeurs à accorder de gros rabais en août sur des véhicules qui n’auraient pas pu être commercialisés à partir de septembre ou bien à les faire immatriculer auprès de leurs propres concessionnaires afin de les écouler plus tard.
Ainsi, en Allemagne, les ventes de BMW n’ont augmenté que de 3% en août, tandis que celles de son concurrent direct Audi, du groupe Volkswagen, ont bondi de 45%.
« La concurrence, notamment Audi, inonde le marché de voitures aux conditions très attractives », commentent les analystes de la banque LBBW, ajoutant que « BMW préfère réduire ses volumes qu’accorder des rabais ».
– conflit commercial –
BMW justifie ses nouvelles prévisions également par des provisions plus élevées pour la couverture des garanties, après le rappel ordonné en août par le groupe de 323.700 voitures en Europe en raison d’un danger d’incendie du moteur.
Plus de 30 voitures du constructeur allemand ont pris feu cette année en Corée du Sud, où le constructeur a déjà rappelé environ 100.000 voitures.
Ces voitures s’ajoutent aux 8.000 rappelés dans le cadre du scandale des moteurs truqués Diesel.
Enfin, comme depuis plusieurs mois, « les conflits commerciaux internationaux créent une incertitude plus grande sur les marchés », constate BMW.
En juin, Daimler avait déjà revu à la baisse ses attentes de résultat pour 2018 en raison de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.
Au deuxième trimestre, BMW avait déjà publié un bénéfice net en recul de 6,1% sur un an, à 2,08 milliards d’euros, après une année 2017 record, avec notamment un bénéfice net de 8,7 milliards d’euros (+26% sur un an).
A la Bourse de Francfort, l’action a reculé de 5,39% à 79,00 euros sur la séance, tandis que l’indice vedette Dax a fini en hausse de 0,19%.
ys/jpl/LyS
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