Micaela Le Divelec Lemmi, qui a travaillé pendant 20 ans pour le géant français Kering, a été nommée mardi directrice générale du groupe de luxe italien Salvatore Ferragamo, en pleine difficulté, a annoncé ce dernier dans un communiqué.
La maison florentine s’était séparée le 8 mars de son directeur général, Eraldo Poletto, arrivé à la tête du groupe un an et demi plus tôt.
La maison, détenue encore majoritairement par la famille Ferragamo, est présidée par Ferrucio Ferragamo, qui assumait également depuis mars les fonctions exécutives.
Micaela Le Divelec Lemmi, entrée il y a trois mois dans le groupe, a souligné, lors d’une conférence avec les analystes, qu’il y avait « beaucoup de travail à faire » et qu’elle avait déjà eu le temps « d’évaluer toutes les priorités sur lesquelles travailler ».
Agée de 50 ans, elle a notamment été vice-présidente de Gucci.
Sa nomination a été annoncée à l’occasion de la publication des résultats semestriels, marqués une nouvelle fois par une chute des ventes et de la rentabilité.
Le bénéfice net a dévissé de 23,1% à 59 millions d’euros, en ligne avec les prévisions des analystes selon le consensus Factset Estimates.
Le chiffre d’affaires a lui chuté de 6,2% à 674 millions d’euros, légèrement moins bien qu’attendu (685 millions d’euros).
L’an passé, la maison florentine avait déjà vu son bénéfice net reculer de 42,4%, à 114 millions d’euros, et son chiffre d’affaires de 3,1%, à 1,39 milliard.
Le titre a perdu quelque 20% à la Bourse de Milan depuis un an.
Ferragamo a lancé depuis 2016 un profond processus de réorganisation.
Le groupe entend notamment se renforcer sur des catégories de produits où il est aujourd’hui plus faible, comme les sacs, les accessoires et l’habillement, tout en consolidant son leadership dans les chaussures, qui représentent 42,4% de ses revenus.
Eraldo Poletto avait souligné en novembre que 2018, après une année 2017 compliquée, serait « une autre année de travail difficile ».
L’Asie-Pacifique reste le premier marché du groupe, avec 38,1% de ses ventes. Celles-ci y ont reculé de 5,5% sur le semestre.
En Europe, les ventes ont par ailleurs diminué de 6,5%, en Amérique du Nord de 7,1%, au Japon de 4,2% et en Amérique du Sud et centrale de 8,6%.
Le groupe a une trésorerie positive, de 101 millions d’euros, contre 141 millions d’euros fin mars.
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